Je cite :
Citation:
Dans votre Shiour sur Issakhar Zvouloun à 1h31m43s vous dîtes que ce n'est pas en donnant au Yéshivot et Kollélim qu'on fait avancer la Torah.
'Has veshalom, 'has lei lezarei deAba ! J'espère ne pas avoir dit ça comme ça ! «
ce n'est pas en donnant au Yéshivot et Kollélim qu'on fait avancer la Torah » ?, mais alors comment ?
Si jamais c'est ce que j'ai dit (ou plutôt ce que j'ai prononcé), j'y apporte immédiatement une correction, mais réécoutez, j'ai certainement dû préciser que SI LES AVREKHIM N'EN TOUCHENT RIEN, alors on n'a pas fait avancer la Torah, on a juste facilité la tâche du récolteur
(et s'il transforme ce temps condamné en limoud on aura au moins une part dans SON étude).
Mais il y a des kollelim où le Rosh kollel ASPIRE à donner des bonus aux avrekhim et s'y applique dès que les « recettes » le permettent.
Dans ce cas, on fait réellement avancer la Torah.
Citation:
1) Au final, notre argent aura été utilisé pour permettre à des personnes d'étudier la Torah. N'est-ce pas une contribution à l'avancement de la Torah ? Peu importe si quelqu'un d'autre aurait accompli la Mitsva de Méssayéa (aide à l'étude), si on l'accomplit soi-même on devrait en avoir le mérite.
Je ne comprends pas pourquoi non ...
Si, si, bien sûr, si vous parlez de « mérite », en effet, vous avez un mérite.
Ce dont je parle ce n'est pas « d'entretenir » la Torah, mais la faire AVANCER.
Celui qui participe aux frais d'un kollel/yeshiva/beth Hamidrash/… a bien entendu un « mérite », il entretient l'étude de la Torah, c'est une très grande mitsva, si grande qu'on peut se demander s'il y a mieux à faire, mais en fait… il y a encore mieux !
Et c'est d'entretenir la Torah tout en la faisant avancer !
On peut considérer le limoud hatorah comme indispensable au titre de « im lo briti yomam valayla… », c'est déjà énorme, mais il y a encore plus : il y a permettre un PROGRÈS de la Torah.
Si une personne souhaite donner une grande somme à la Torah, au lieu de se contenter « d'entretenir » la Torah, il peut espérer faire encore mieux : faire AVANCER la Torah !
C'est dans ce contexte que je dis que celui qui irait offrir une grande somme à un kollel ne sera pas toujours aussi « bénéfique » à la Torah que s'il sponsorisait directement un avrekh/des avrekhim.
Il pourrait faire AVANCER réellement la Torah, or si en finale, le rosh kollel en ressort le seul gagnant
(car il n'aura pas à voyager pour ses collectes durant un ou deux ans), il faut être conscient que ce n'est « que » SA torah à qui l'on permet d'avancer.
J'ai mentionné cette idée tout récemment dans un de mes shiourim du shabbat au Centre Alef.
Pour l'illustrer, j'ai parlé de ce qui s'est passé dans un kollel précis où un donateur était venu pour offrir une très grande somme en pensant permettre à une centaine d'avrekhim du kollel de pouvoir se plonger dans leur étude sans avoir de soucis de parnassa pour quelques années, mais en finale, son don astronomique n'a absolument RIEN changé au quotidien des avrekhim !
C'est dans ce but que je parle de cela, afin de mettre en garde et éveiller tout potentiel donateur à considérer cet écueil et agir en conséquence.
Au-delà de cela, l'arrangement dit « Issakhar-Zvouloun » est nettement préférable au système du kollel, même au niveau halakhique.
Le système du kollel n'existe que parce que s'il fallait attendre les Zvouloun, on pourrait attendre longtemps, hélas.
Donc, entre rien et le kollel, ce dernier est préférable, mais idéalement, il vaut mieux être Issakhar que kollelman.
Citation:
2) Et puis de toute façon : comment affirmer une telle chose en public dans une conférence au centre Alef et ici sur techouvot.com,
Comme dit, j'espère ne pas avoir présenté les choses comme vous les écriviez, mais bien en expliquant que je ne parle que du cas où le kollelman ne touche rien du don en finale
(-ce qui est malheureusement trop souvent le cas).
Si j'ai malencontreusement énoncé les choses comme vous le faisiez, veuillez considérer cela comme une erreur, ce n’est absolument pas ce que je voulais dire.
(si quelqu'un écoute ce shiour, merci de confirmer/infirmer que j’ai bien mentionné l'idée des avrekhim qui ne toucheraient rien en finale.)
Citation:
comment les Yéshivot vont tenir si les dons des gens (je ne parle pas des gros donateurs) diminuent ?
Remarquez que je parle du Kollel, pas de la yeshiva.
En effet, cette dernière n'a pas pour vocation de payer ses élèves, au contraire, ce sont les élèves qui paient pour profiter des enseignements qui y sont dispensés.
Ainsi, tout don à une yeshiva, dans la mesure où il [/s'il] contribue effectivement au bon déroulement des études (paie des enseignants, nourriture, électricité, eau,…), il permet à la Torah d'être étudiée.
Le souci se présente plus souvent dans un kollel où la paie des avrekhim est fixe
(et hélas, nettement insuffisante). Si mon don arrive dans la poche des avrekhim en « bonus », j'ai fait avancer/progresser la Torah, alors que si mon don y arrive en tant que paie habituelle que les avrekhim auraient de toute façon reçue SANS mon élan subit de tsedaka, grâce aux dons fixes et habituels du kollel par exemple, je n'aurais pas fait AVANCER la torah, je l'aurais certes entretenue, mais j'aurais pu faire plus.
Vous allez me dire que ce soit moi ou un autre, il faut bien faire vivre ce kollel, je répondrais ne pas en être sûr.
Pourquoi faudrait-il faire vivre CE kollel ?
Notre but est de faire vivre la Torah, mais pas nécessairement dans CE kollel.
Vous allez encore me dire, oui, mais si tout le monde se dit ça, en finale il n'y aura plus de kollelim.
Je répondrais: en effet, mais les avrekhim seront sponsorisés par des Zvouloun :)
La vérité, c'est que le système Issakhar-Zvouloun permet de mieux cibler les étudiants, afin de mieux sponsoriser les éléments sérieux (et donc prometteurs).
Alors que le kollel distribue la même paie à tous ses inscrits, même si d'aucuns se permettent une assiduité toute relative.
Pas tous les kollelmen sont animés des mêmes motivations, il y a parfois, dans le MÊME kollel, assis sur le même banc, un étudiant qui aspire à étudier plein de torah, alors que son voisin se « contente » d'accomplir la mitsva d'étudier la Torah, lorsqu'il le peut, sans plus.
L'un sera tout feu tout flamme pour réviser une énième fois son traité, alors que l'autre se contentera de pointer au kollel et y étudier près de six heures par jour.
(et je ne parle pas des batlanim qui étudient 3 heures par jour, dont la présence pèse sur le budget du kollel…)
Vous comprendrez donc que même en donnant à un kollel, il est bon de se renseigner pour savoir si c'est un kollel globalement sérieux.
Citation:
(Pour un Kolelman néanmoins, il suffirait qu'il demande à réduire sa paie du Kollel).
Pas compris.
Citation:
Je veux dire que peu importe d'avoir le plus grand Olam Haba possible (en sponsorisant personnellement un Talmid 'Hakham qui a de l'avenir), les Kollélim et surtout les Yéshivot sont indispensables au Olam Torah et les futurs Gdolim passent par là.
En effet, précisément, comme vous le dites, le but n'est pas d'avoir le plus grand Olam Haba [c'est ce que j'appelais plus haut « résonner en mérite »].
Le but est de faire AVANCER la torah et de former des Gdolim Batorah, de vrais talmidei 'hakhamim indispensables à la survie du « vrai judaïsme », pas seulement « gagner des zkhouyot ».
Soutenir l'étude de la Torah participe forcément un peu de près ou de loin au progrès de la Torah, même en sponsorisant un petit beth hamidrash dans une banlieue paumée, cela permettra d'élever un peu le niveau de quelques baalei batim, qui sauront grâce à cela - en finale - être un peu plus futés et avisés dans le choix de la yeshiva pour leurs fils, qui sauront aussi présenter à leurs enfants un judaïsme pas totalement farfelu (etc……) et tout cela peut faciliter la progression d'un futur yeshiviste…
Mais si on en a la possibilité, on peut aussi faire progresser la Torah de manière plus concrète, comme en sponsorisant convenablement des avrekhim engagés et sérieux.
C'est ce dont je parlais dans ce shiour sur Issakhar-Zvouloun.
J'ai connu des avrekhim d'un sérieux quasiment parfait, d'une volonté d'apprendre toute la torah comme on en rencontre peu, d'une assiduité hors du commun, d'une force morale remarquable, mais qui étaient contraints de travailler dans toutes sortes de petits boulots en dehors des heures de sdarim, afin de trouver de quoi payer leur loyer ou la scolarité de leurs enfants.
Allez savoir combien de précieuse Torah a été perdue par toutes ces heures de travail… Et pendant ce temps, il y avait des donateurs qui donnaient aux kollelim et même au kollel où CES avrekhim étudiaient. Ça a fait un peu de vacances aux récolteurs attitrés du Kollel, mais ces avrekhim n'ont connu aucun soulagement et ont continué à devoir gagner leur parnassa la nuit et à l'heure du repas, tout en étudiant comme ils le pouvaient le reste du temps.
Si ces donateurs avaient été renseignés, ils auraient plutôt réalisé des contrats Issakhar-Zvouloun avec ces avrekhim prometteurs et la connaissance de la Torah en serait sortie gagnante.
[Et même lorsqu'un donateur y a pensé, en finale il s'est laissé convaincre de donner son don "au Kollel" en général, pas à des avrekhim/un groupe précis]
Citation:
peut-être qu'il faut prendre en compte le fait que les Kollélim sont trop remplis de gens qui n'ont rien à y faire
En effet, ce problème existe parfois, j'en parle un peu plus haut.
Et le système Issakhar-Zvouloun permet non seulement une sélection, mais pourrait aussi créer une motivation et «
mitokh shelo lishma ba lishma ».
(Psa'him 50b, Erkhin 16b, Sotah 22a et 47a, Horayot 10b, Sanhedrin 105b).
Il y aura de toute façon toujours des donateurs qui préféreront donner « au kollel » plutôt qu'aux avrekhim - et ce, pour plusieurs raisons - soit parce qu'ils ne connaissent pas un avrekh particulièrement « intéressant » pour miser dessus, soit parce qu'ils préfèrent avoir leur nom en grandes lettres sur le bâtiment du Kollel, soit pour avoir la reconnaissance des rabanim, soit parce qu'ils n'ont jamais lu ni entendu mon conseil à ce sujet
:)
Donc je me permets de donner ce conseil à qui voudra l'entendre, sans craindre que cela ferme tous les kollelim, d'autant qu'idéalement, si on pouvait revenir à une sponsorisation des avrekhim plutôt que d'un kollel, tout le monde y serait gagnant.
Reste un souci: Le manque de publicité du donateur qui sponsorise un avrekh inconnu pourrait refroidir certains et les subventions seraient plus maigres.
Mais comme je le disais, celui qui souhaite gagner la publicité préférera toujours donner au Kollel (et avoir son nom gravé sur le mur), donc que ces donateurs continuent, mais aux autres d'êtres plus intelligents…