Je ne peux pas vous donner une réponse "tranchée" sans vous connaitre (vous deux et votre situation) personnellement.
Il est certain que SI les avrekhim n'ont pas de quoi terminer leur mois et que les choses s'arrangent par miracle chaque mois, il serait alors INTERDIT d'être avrekh (de cette manière) car cela signifierait être "somekh al hanes" (compter sur le miracle) ce qui est interdit même si l'on pouvait constater que le miracle se produisait.
Je me souviens de plusieurs avrekhim en Israël qui racontaient qu'ils avaient tant et tant de dépenses mensuelles et seulement tant de revenus et lorsque je leur demandais comment pouvaient-ils alors s'arranger chaque mois, je n'obtenais comme réponse que ce genre de phrase: "mamash ness galouy!".
Incrédule, je n'étais pas satisfait par cette réponse. Après avoir mené mon enquête, j'ai découvert que l'un avait omis de préciser que ses beaux-parents l'aidaient conséquemment chaque mois, l'autre avait hérité de ses grands-parents un appartement, encore un autre avait une grand-mère richissime qui mettait des appartements à disposition de chacun de ses petits-enfants mariés...
Il est en effet permis de compter et se reposer sur ce genre de "miracles", mais le définir comme "ness galouy" relève d'un mélange de bigoterie et d'orgueil fort nauséabond.
Mais passons.
Comme je ne connais pas votre mari, je ne peux pas dire grand-chose, si c'est le futur 'Hazon Ish, il est probable qu'il vaille le coup d'endurer tout ça.
Je vous conseillerai de lui proposer de consulter ensemble son Rav, ce dernier sera plus à même que moi de savoir si la situation est exagérée.
Si jamais son rav lui dit qu'il doit trouver un petit boulot en plus le soir, qu'il n'en soit pas abattu, c'est la vie, si Hashem l'a mis dans cette situation, c'est qu'il pourra s'en sortir aussi bien que ses amis rentiers.
C'est vrai que c'est pénible et plus difficile, mais il faut ce qu'il faut.
Lorsque j'étais avrekh à Lakewood où la vie coûte plus cher qu'en Israël et le kollel paie bien moins que les kollelim israéliens -autant dire que les avrekhim devaient absolument avoir un beau-père fortuné ou un job en parallèle- la quasi-totalité des américains bénéficiaient de la première option, mais certains avrekhim s'inscrivaient dans le second groupe, c'était mon cas.
J'ai donc travaillé, tout en respectant les horaires du kollel.
Je travaillai le matin AVANT le seder, le soir APRES le seder et même à l'heure de la pose du repas de midi (en mangeant un petit bout de pain ou des biscuits tout en travaillant).
J'ai pratiqué plus d'une douzaine de métiers dont jardinier, chauffeur de bus, dactylographe, chapelier, relieur et bien d'autres jobs assez farfelus et insolites pour un avrekh, mais comme on dit, "hahekhréa'h lo yegouné" (voir Maharsha 'Houlin daf 7 et Nida daf 16).
Bien entendu, j'aurais pu étudier plus encore si je n'avais pas eu besoin de faire tout ça, mais si c'est nécessaire, c'est imposé par D.ieu et que peut-on y faire?
Il faut accepter la situation et s'en sortir comme on peut.
Ce qui me fait de la peine c'est que je n'ai pas pu acheter certains sfarim par manque de moyens et ces livres ne se trouvent plus de nos jours, hélas.
En résumé: consultez son rav et expliquez-vous.
S'il lui impose de travailler un peu, il ne faut pas s'en faire, s'il fait les efforts possibles, D.ieu l'aidera à rattraper autant que faire se peut le temps perdu.
En principe, la mishna dans Avot (perek IV, je crois Mishna 9 dans les mishnayot et un peu plus dans les sidourim) annonce que celui qui accomplit la Torah dans l'indigence, l'accomplira dans l’opulence, je vous souhaite que cela s'accomplisse rapidement pour vous.