Et donc quoi ? Selon vous la Torah serait injuste ?
Non, forcément vous pensez bien ! (ou du moins vous devez vous souvenir des sources citées dans le cours indiquant que ce n'est pas le cas.)
Je tiens à souligner que je n'ai fait que dire que la Torah est bonne et juste et que si nous y trouvons une injustice, c'est que nous avons une erreur de données, de compréhension, d'appréciation, ou autre.
Je n'ai pas dit que JE pouvais expliquer chaque din étrange qui paraitrait injuste, j'ai juste dit que selon nos sources, si nous trouvons un din injuste c'est que nous nous trompons soit sur le din, soit sur la définition de ce qui est « injuste ».
Toutefois, je veux bien tenter d'éclaircir avec vous ces deux points.
Il nous faut donc comprendre en quoi ces deux cas ne sont pas « injustes ».
Vous dites :
Citation:
Votre démarche est magnifiquement louable
Merci.
Puis :
Citation:
mais je doute que vous réglez tous se qui passent mal dans nos lois
Voyons cela.
Citation:
Je pense pour en venir aux faits , à la Guevara…
Che !
Ernesto pour les intimes.
Vous dites surtout :
Citation:
il faudrait faire preuve d'utopie pour penser régler toutes les lois qui ne collent pas avec le bon sens de notre torah
Vous commencez perdant, c'est dommage.
De plus, vous contredisez tous les rishonim cités !
Si vous êtes bien convaincu qu'admettre une Torah injuste est synonyme d'admettre un D.ieu injuste (h’’v), vous conviendrez qu'il est absolument impossible de s'écarter de la voie transmise par les Rishonim depuis toujours: Il ne peut pas y avoir de Mitsva « mauvaise » dans la torah.
Il nous appartient donc de définir si dans ces deux cas, la défaillance se trouve dans notre jugement de ce qui est bon, ou alors dans notre connaissance et compréhension de la (vraie) mitsva.
Mais opter pour un D.ieu injuste est exclu – du moins dans MA religion.
À chacun de concevoir SON D.ieu, le mien ne PEUT PAS être injuste, s'il l'était il ne serait plus mon D.ieu.
Mon D.ieu est celui de Moshé Rabenou, des Tanaïm VeAmoraïm et des Rishonim, ces derniers affirment qu'il est IMPOSSIBLE qu'une de Ses Mitsvot soit injuste, ça me semble absolument incontestable (même sans faire appel à la suprématie des Rishonim, à plus forte raison une fois que nos Maîtres nous l'affirment avec tant de conviction).
Celui qui imagine un Dieu injuste croit en un Dieu qui n'est pas le mien.
Après cette mise au point, je dirais que commencer par le second cas me semble faciliter les choses et la compréhension de ce qui pourrait être l'erreur ; je vous cite :
Citation:
je vois un objet perdu dans la rue je demande à mon ami de me le récupérer, il le récupère en pensant me tromper et garde donc l'objet pour lui la michna statue la bas que bien qu'il m'ait trompé l'objet lui appartient
Voici ma réflexion: je crois que vous confondez «
din juste » et «
résultat joyeux ».
Certes, je suis bien embêté lorsque mon "ami" s'approprie l'objet et opère un kinian pour lui-même au lieu de le faire pour moi, mais en quoi ce din serait « injuste » ou « mauvais » ?
C'est l'ami qui est mauvais et méchant, pas le din !
La rigueur du din implique que celui qui ramasse un objet hefker dans la rue en vue de se l'approprier en devienne propriétaire.
Lorsque j'ai demandé à l'ami de bien vouloir le ramasser « pour moi », c'est un peu comme si je lui demandais de m'offrir un cadeau.
Il serait bien normal de sa part de s'exécuter étant donné que c'est moi qui lui ai indiqué l'emplacement où ramasser cet objet et que sans moi il n'aurait peut-être pas pu le trouver, mais il n'en demeure pas moins que s'il décide de tromper ma confiance et de s'approprier l'objet en faisant un kinian pour lui-même, il est JUSTE que l'objet lui appartienne, même s'il est méchant, mauvais ami, traître, chenapan, escroc, fraudeur, canaille, truand et tout ce que vous voulez, mais l'objet DOIT lui appartenir et je dirais qu’au contraire, le din que vous souhaiteriez –que l’objet m’appartienne- est injuste !
Car il ne suivrait pas les règles; en effet, de quel droit et par quelle magie le kinian de l'un vaudrait pour l'autre contre son consentement ?
Alors vous me direz que c'est bien triste qu'il en soit ainsi et je vous consolerai tout en vous souhaitant bienvenue sur la planète Terre !
Vous n'êtes plus au pays des Bisounours, nous sommes dans la vraie vie et c'est une réalité à laquelle il faudra se faire :
le libre arbitre de chacun PEUT causer du mal et de la méchanceté.
Que diriez-vous de ceci:
Deux amis sont malades, l'un d'eux –nommons-le Boniface- apprend qu'il y a une plante rare qui - une fois ingérée - apporterait la guérison à son consommateur.
Il demande à son ami - Bénédicte (comme
Benedict Arnold) - de bien vouloir lui apporter telle plante qui se trouve à tel endroit
(sans lui révéler ses vertus, bien entendu, c'est un ami mais méfions-nous tout de même vu son prénom), ce dernier y va, mais - après avoir appris fortuitement les propriétés médicinales de l'herbe - trahit son commanditaire et avale la pousse sans hésiter.
Mais ça ne s'arrête pas là, comble de malheur pour Boniface, non seulement Bénédicte est un traître, mais c'est lui qui guérit !
Là franchement, ça n'est pas juste !
Pourquoi D.ieu ne fait pas en sorte que ce soit Boniface qui guérisse ?
Hé bien pour la même raison, le libre arbitre de chacun PEUT causer du mal à autrui.
C'est Bénédicte qui a prit la médication, c'est lui qui en bénéficie.
Le médicament ne peut entraîner la guérison que de celui qui le prend, même s'il a été volé et même s'il a été ingéré par inadvertance.
Je passe à présent au second point qui était en fait le premier :
Pourquoi le Yiboum « marche » (est validé) même par coït contre le gré de la femme Yevama ?
Pourquoi est-ce la volonté de l'homme qui importe ?
Hé bien sachez que même si le cas inverse se présentait, si c'était la femme qui forçait le Yavam à la cohabitation, voire même si les deux avaient été forcés, ou plus encore, s'ils avaient été forcés physiquement, le Yiboum serait validé (cf.
Yevamot 53b et 54a).
Car ici encore une fois, il s'agît de définir s'il y a eu rapport ou non, c'est tout.
La halakha étant que la Bia valide le Yiboum, ce qui nous importe est donc de savoir s'il y a eu Bia, c'est tout.
La loi qui vous dérange s'énonce en réalité ainsi :
s'il y a eu Bia, même non souhaitée de part et d’autre, puisqu'ils sont en position de Yavam et Yevama, le Yiboum est validé.
C'est-à-dire que la proximité de ces deux personnes (de par leur situation matrimoniale particulière) fait que le coït - même accidentel, suffit à valider le lien (existant) du Yiboum.
Votre volonté qui consisterait à dire «
faisons comme si rien ne s'était passé entre eux» n'est pas « juste », ni « vraie », car il s'est réellement passé quelque chose, certes sans intention, mais on ne peut nier qu’il se soit passé quelque chose.
On ne peut pas effacer le passé - et plus particulièrement ce qui s'est passé entre eux - d'un revers de main.
D'ailleurs, deux personnes qui ne seraient pas en position de Yiboum, reconnaîtraient aussi qu'une Bia accidentelle et forcée changerait leur relation.
Je n'ai peut-être pas été très clair, je vous suggère de me relire avant de réagir.