Les deux jours de shavouot ne sont pas plus récents que ceux des autres fêtes.
Il faut savoir qu'il y avait des endroits où les messagers arrivaient plus tôt en Nissan qu'en Tishrei et malgré tout, pour ne pas faire de distinction, on gardait deux jours à Pessa'h aussi.
Il en va de même pour Shavouot comme l'écrit le Rambam (Kidoush Ha'hodesh III, 12), le second jour était respecté afin de ne pas faire de distinction avec les autres 'haguim.
C'est aussi ce que dit le Ritva (Rosh Hashana 18a)
(Voir aussi Les Portes de la Loi de rav Ernest Gugenheim, p.167 qui semblait ignorer que les Rishonim écrivaient déjà cette idée)
D'aucuns pourraient s'imaginer que ce second jour de yom tov de shavouot est donc automatiquement moins "important" que les autres, mais c'est exactement le contraire que soulignent les a'haronim.
En effet, ce jour n'est donc pas là à l'origine en raison d'un safek (doute), mais en raison d'une Gzeira des 'hakhamim, ce qui lui confère un statut particulier.
Telle est l'opinion du 'Hatam Sofer (Shout H.S. o"h §145).
Voir aussi le Or Saméa'h (Mila III, 6).
Voir encore Moadim Bahalakha (p.308).
Toutefois, le 'Hatam Sofer semble se contredire sur ce point, à partir d'une autre réponse (Shout H.S. y"d §250), ce qui est assez déroutant.
Le Likoutei Earot souligne cette contradiction et indique que la réponse conférant au 2ème jour de Yom Tov un caractère plus strict étant plus tardive doit avoir la priorité, c'est probablement l'opinion aboutie du 'Hatam Sofer.
Il est à noter cependant que cette position laisse entendre que les autres "seconds jours" ne sont pas une gzeirat 'hakhamim particulière, mais seulement "minhag avot" selon l'expression de la Gmara (Betsa 4b), or nous trouvons à ce sujet une ma'hloket rishonim et certains écrivent que tout yom tov shéni shel galouyot est une Gzeira.
Voir le Piskei Harid (Psa'him 52a)
cité dans Shibolei Haleket (§237),
Ramban (Shabbat 23a),
Rambam (yomtov I, 21) et (Evel X, 10),
Ran (Souka 43a),
Rashba (Rosh Hashana 16a)
(et dans le Aboudarham p.240),
Ma'hzor Vitry (p.357),
Voir encore Moadim Ouzmanim (VII, §136, p.41, note 1) concernant la contradiction dans le 'Hatam Sofer.
Bref, le second jour était vraisemblablement déjà appliqué avant l'institution du calendrier fixe (mais il est possible qu'il ait légèrement changé de statut avec la fixation du calendrier en l'an 359, voir ce qu'écrit le Ritva (Rosh Hashana 18a, Souka 43a et sur Meguila 4b) duquel il semble qu'à cette époque tous les seconds jours ont été imposés par une gzeira, même s'ils n'étaient respectés au préalable que par nécessité en raison du doute seulement).