On rapporte plusieurs raisons à l’habitude qu’ont les femmes de s’abstenir de boire le vin de havdala :
– Une première explication consiste à dire que c’est pour éviter de voir pousser sur leur visage une barbe ou une moustache.
Cette explication, souvent présentée comme une pure superstition, traduirait en fait une thèse exprimée par rabbi Na‘hman de Braslav :
On sait que l’homme est souvent comparé au soleil, et la femme à la lune. Le soleil est la source de la lumière et de l’énergie, mais on ne peut le contempler que s’il est dissimulé par un filtre. De même, le visage de l’homme, qui symbolise l’aspect révélé de la lumière divine, est partiellement obcurci par la barbe, ce qui permet, du moins symboliquement, d’en observer l’éclat.
Il suit de là que le visage de la femme qui représente le reflet de cette lumière divine et sa manifestation dans ce monde-ci, ne doit pas être obscurci, bien au contraire.
En consommant le vin de la havdala, cérémonie qui marque le passage du Chabbath aux jours de la semaine, et donc le recommencement des activités créatrices de sainteté, la femme dénaturerait ce qui est sa fonction véritable : servir de réceptacle à la lumière et à la sainteté.
– Selon le Chela (Rabbi Yecha’ya Horovitz, auteur du Chenei lou‘hoth ha-berith [1565-1630]), l’habitude qu’ont adoptée les femmes de s’abstenir de boire du vin de la havdala constitue une allusion à la faute commise par Eve lorsqu’elle a tendu du fruit défendu à Adam.
On sait en effet que, selon certaines opinions, ce fruit a été celui de la vigne.
A noter que, de l’avis de certains décisionnaires, cet usage ne concerne que le vin, raison pour laquelle une femme, lorsqu’elle doit réciter havdala pour elle-même, est tenue de le faire sur de la bière ou sur quelque autre boisson habituellement consommée dans le pays où elle habite (‘hamar medina).