Ce rapport est mis en évidence par une michna :
« Les mères des kohanim guedolim fournissaient aux individus séjournant dans les villes de refuge de la nourriture et des effets vestimentaires, et ce afin qu’ils ne prient pas que meurent leurs fils » (Makoth 11a).
Pourquoi le kohen gadol aurait-il dû mourir, se demande la Guemara ?
Parce que, répond-elle, il aurait dû prier pour que ne se produise pas de mort accidentelle pendant la période où il était fonctions. Or, il ne l’a pas fait.
Le Grand-Prêtre n'est pas seulement responsable, par sa haute dignité, du niveau moral de la société, explique le rabbin Elie MUNK (La voix de la Thora, vol. IV, p. 362) mais il a, par la force de sa prière, le pouvoir d'éliminer les cas de crimes tels que les trois péchés cardinaux (voir E. Dessler, Mikhtav mé-Eliyahou, vol. III, p. 87). Il est vrai que Maïmonide donne une autre explication parmi les nombreuses théories formulées à l'occasion de la mort du Grand-Prêtre : « Si celui qui commet un meurtre involontaire est condamné à l’exil, c'est afin de calmer l'esprit du vengeur du sang en dérobant à sa vue celui par qui ce malheur est arrivé. Son retour (d'exil) dépend de la mort de l'homme qui est le plus grand et le plus aimé en Israël, événement qui doit calmer l'infortuné dont le parent a été tué. Car il est dans la nature humaine que celui qui a été frappé d'un malheur trouve une consolation dans un malheur semblable, ou plus grand, quand un autre a été frappé, et parmi les cas de mort qui peuvent nous survenir, aucun n'est une calamité plus grande que la mort du Grand-Prêtre » (Guide, III, 40).