Le début de la parachath Nitsavim est consacré à l’alliance que Hachem a contractée avec les enfants d’Israël dans les plaines de Moav.
Il existe de nombreuses explications quant aux raisons pour lesquelles l’alliance contractée au Sinaï avec nos ancêtres a été renouvelée à la veille de leur entrée en Erets Yisrael. On en trouvera une énumération dans la Voix de la Thora (Vol. V, p. 299) du rabbin Elie MUNK.
L’une de ces explications consiste à différencier les deux alliances selon le degré de liberté dont ont bénéficié les enfants d’Israël.
Au moment du don de la Tora, ils se sont tenus « dans le dessous de la montagne » (Chemoth 19, 17), et la Guemara (Chabbath 88a) interprète cette expression comme voulant dire que Hachem les a « coiffés de la montagne comme d’une calotte » et les a avertis : « Si vous acceptez la Tora, ce sera bien. Et sinon, là seront vos tombeaux ! »
C’est cette contrainte, poursuivent nos commentateurs, qui a permis à nos ancêtres de plaider pour que soit atténuée la gravité des fautes qu’ils ont commises, puisqu’ils ont pu s’en dégager, au moins partiellement, en invoquant la coercition qu’ils ont subie en acceptant la Tora.
L’alliance « dans les plaines de Moav », en revanche, a été contractée en pleine liberté. Il est écrit en effet, à la fin de la parachath Nitsavim, donc en tant que stipulation de cette nouvelle alliance : « Je prends à témoins contre vous aujourd’hui le ciel et la terre, J’ai placé devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction, “tu choisiras dans la vie”, afin que tu vives toi et ta descendance » (Devarim 30, 19).
Ce choix entre la vie et la mort ne dépend plus ici, comme c’était le cas dans Chemoth, de la volonté divine, mais du libre choix effectué par l’homme. Sa liberté est désormais entière, et son acceptation de la Tora, qui sera confirmée plus tard au moment de l’institution de la fête de Pourim (voir Guemara Chabbath ibid.), se trouve placée sous le signe d’un libre-arbitre intégral.