Explication de Rachi (ad Berèchith 15, 13) :
« Quatre cents ans se sont écoulés entre la naissance d’Isaac et la sortie d’Israël d’Egypte (Séder ‘olam 83). Comment cela ? Isaac avait soixante ans à la naissance de Jacob. Celui-ci, lorsqu’il est descendu en Egypte, a dit : « les jours des années de mes pérégrinations ont été de cent trente ans » (infra 47, 9), soit un total de cent quatre-vingt-dix ans. La durée de leur séjour en Egypte a été de deux cent dix ans, selon la valeur numérique du mot redou (« descendez-y ») (infra 42, 2. Voir Rachi ibid.), ce qui fait quatre cents ans. Et si tu devais objecter qu’ils sont restés quatre cents ans en Egypte, je répondrais que [c’est impossible, car] Qehath faisait partie de ceux qui sont « descendus » en Egypte. Or, si l’on additionne les cent trente-trois années de Qehath (Chemoth 6, 18), les cent trente-sept années de ‘Amram (Chemoth 6, 20) et les quatre-vingts ans qu’avait Moïse lors de la sortie d’Egypte, on ne trouve que trois cent cinquante ans. Et encore faudrait-il déduire toutes les années de la vie de Qehath après la naissance de ‘Amram, ainsi que toutes les années de la vie de ‘Amram après la naissance de Moïse. »
Il existe une double raison à cette réduction de la durée de l’exil en Egypte :
1. Pharaon a causé à Israël des douleurs excessives, ce qui a valu à nos ancêtres d’être libérés par anticipation.
2. Etant donné que le verset qui annonce quatre cents ans d’exil (Berèchith 15, 13) ne désigne pas explicitement l’Egypte, cela veut dire que celui-ci a commencé plus tôt, à savoir à la naissance d’Isaac, considéré comme un étranger dans son propre pays.