Quel est l'enseignement caché des 2 songes de Pharaon?

Chers Khakhamim,

Y a-t-il un sens caché et profond à donner aux deux songes de Pharaon du chapitre 41 de Genèse, à savoir , d'une part, celui des sept vaches belles à voir et grasses de chair et les sept autres vaches laides à voir et maigres de chair et, d'autre part, celui des épis sept épis gras et beaux finalement engloutis par sept épis maigres.

Pourquoi des vaches? Était-ce un symbole de fertilité de la "vache sacrée" Hathor vénérée par les Egyptiens? Pour le Ba'al HaTourim les 7 vaches correspondraient a Mitsraïm et à ses 6 fils: "Mitsraïm engendra les Ludim, les Anamim, les Lehabim, les Naphtuhim, les Patrusim, les Casluhim" (Genèse/Béréchith 10:13-14).
Quel est le symbolisme caché des épis? Tant les vaches comme les épis pourraient représenter le materialisme, l'abondance. Quel enseignement profond et caché pourrions nous tirer de ces deux songes?

Merci une nouvelle fois de répondre à ma question. Chalom Ou-béra'hoth.

Marcel Léger, Mexico.

Explication du rabbin Elie MUNK (La Voix de la Thora - Vol. 1, p. 422) :

Le nombre sept joue un rôle prépondérant dans les rêves e Pharaon et il détermine, en conséquence, le nombre des années d'abondance et de famine. Rabbeinou Be‘hayé en explique la signification ainsi : Pour les Egyptiens, qui étaient polythéistes et superstitieux et qui se livraient au culte de la nature, le chiffre sept représentait le nombre des planètes. Celles-ci étaient sensées avoir une influence déterminante sur les destinées humaines et elles faisaient l'objet de leur adoration. Or, les années d'abondance et de famine annoncées d'avance d'une manière solennelle et spectaculaire par les rêves du roi d'Egypte prouvèrent que les sept planètes devaient elles-mêmes obéir à la volonté d'une puissance supérieure qui ne pouvait être que celle du Créateur. Le chiffre sept, considéré comme étant le chiffre sacré de la nature, était démystifié et dénoncé aux yeux des païens comme étant un simple instrument entre les mains de la Toute-Puissance divine. C'est pourquoi Joseph évoque ici régulièrement le nom divin Eloqim, qui est l'attribut du Dieu-Créateur (seul ce nom apparaît dans le chapitre de la Création dans la Genèse). Le Dieu du ciel et de la terre est seul à détenir la clef de l'abondance et de la misère. Il se révélera aux peuples du monde en tant que Maître absolu de la nature. Et il démontrera à la fois l'inanité des idoles, car aucun recours au pouvoir des sept planètes ne sera suivi d'effet.