Il est clair que les notions « espace » et « temps » jouent un rôle considérable dans la halakha, dans la mesure où elles interviennent dans l’observance des mitswoth. C’est ainsi qu’il est un temps pour la récitation des prières, pour l’entrée et la fin du Chabbath… De même un espace doit être mesuré de façon rigoureuse pour fixer, par exemple, la distance qu’il est permis de parcourir le Chabbath, ou les dimensions minimales que doit occuper la Souka.
D’un point de vue philosophique, de nombreux auteurs se sont efforcés de définir ces deux notions.
C’est ainsi que, pour Saadia gaon, l’espace se définit comme « la rencontre de deux corps contigus, où chacun devient l’emplacement de l’autre » (Emounoth we-dé‘oth 1, 4).
Pour Chelomo ibn Gabirol (Meqor ‘Hayyim), il existe diverses sortes d’espaces, les unes d’ordre spirituel (lorsque l’être spirituel est le lieu d’une forme spirituelle), les autres physiques.
Selon Rambam (Guide des égarés 1, 8), l’espace est celui qu’a défini Aristote, c’est-à-dire ce qui contient l’ensemble des corps matériels. Le mot « espace » (maqom), lorsqu’il est employé pour définir Hachem, désigne Sa grandeur, étant précisé que « Hachem est le maqom du monde, mais Son monde n’est pas Son maqom » (voir Rachi ad Chemoth 33, 21, d’après le Midrach rabba).
Ramban (Nahmanide) adopte la définition midrachique selon laquelle Hachem est « l’espace du monde ». La forme est en effet l’accomplissement de la force vitale qui permet à un organisme de se réaliser.