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Parachath Chemoth - Un pays « ruisselant de lait et de miel

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fureteur
Messages: 123
Lors de l’épisode du buisson ardent, Hachem promet à Moïse de faire monter les enfants d’Israël vers un pays « ruisselant de lait et de miel » (Chemoth 3, 8). Que signifie cette expression, que l’on trouve à plusieurs reprises dans la Tora, et qui est devenue significative pour désigner Erets Yisrael ?
Jacques Kohn ZAL
Messages: 2766
La désignation d’Erets Yisrael comme un pays « ruisselant de lait et de miel » est devenue emblématique.

Cette appellation est pourtant étonnante, dans la mesure où ce pays ne se distingue pas particulièrement par son apiculture, ni même par son élevage.

Lorsque les tribus de Ruben, de Gad et de Manassé ont demandé à Moïse la permission de s’établir en Transjordanie (Bamidbar 32, 1 et suivants), elles ont insisté sur le fait qu’elles se consacraient essentiellement à l’élevage, ce qui implique qu’elles pensaient ne pas pouvoir trouver, en Erets Yisrael, de terres appropriées à cette activité.

D’autre part, l’économie d’Erets Yisrael, selon la Tora, est essentiellement agricole, ainsi qu’il résulte de l’énumération des sept productions végétales qui en font la richesse (Devarim 8, 7 et suivants). Précisons à ce sujet que le « miel » dont il est question dans cette énumération n’est pas du miel d’abeilles, mais du miel de dattes (voir notamment Rachi ad Devarim 26, 2).

En troisième lieu, lorsque les explorateurs envoyés par Moïse sont revenus de leur mission, ils ont rapporté des raisins, des grenades et des figues (Bamidbar 13, 23), prouvant ainsi, selon leurs propres termes (ibid. verset 27), que le pays est « ruisselant de lait et de miel, et que [ce qu’ils en ont rapporté] sont ses fruits ». Quel rapport existe-t-il entre ces raisins, ces grenades et ces figues, d’une part, et le lait et le miel, d’autre part ?

En réalité, cette dénomination comporte peut-être une connotation toute différente de celle qu’on lui attribue souvent.

Pour certains commentateurs, dans la mesure où le lait est obtenu par la traite d’un animal vivant, on aurait pu penser qu’il fût interdit à la consommation en tant celle-ci aurait contrevenu à l’interdiction de èvèr min ha-‘haï (« membre arraché à un animal vivant »).
De la même façon, le miel étant produit par les abeilles, animaux interdits, il aurait pu être lui-même interdit.

Le lait et le miel, explique rav Rubin dans Talelei Oroth (Commentaires sur la paracha [ad Chemoth]) au nom de Tora Or, présentent l’un comme l’autre une caractéristique inhabituelle : Tous deux proviennent de substances non cachères : le lait est un sous-produit du sang, comme l’indique le Talmud (Nidda 9a), et le miel est fabriqué par les abeilles. Pourtant, ils sont eux-mêmes permis à la consommation. Ils diffèrent en cela de la plupart des autres substances, qui adoptent le statut de celles dont ils sont issus.
Erets Yisrael possède également cette particularité unique. Ce pays a le pouvoir d’éveiller ses habitants au repentir, les faisant ainsi passer de l’état de pécheurs engagés dans la dépravation et la corruption à celui d’hommes justes et proches de Hachem et de toutes les choses saintes. La comparaison avec le lait et le miel s’en trouve ainsi largement justifiée.
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