Excellente question qui démontre que, là comme ailleurs, ce qui est défini comme mauvais dans un cadre trouve son utilité pour le service divin dans un autre cadre.
En effet, ces pensées sont mauvaises lorsqu'elles sont éveillées en dehors du mariage, c'est - à - dire en dehors de tout engagement personnel. La paracha de michpatimm nous à appris, concernant les gardiens (Ex. 22, 6-13) que plus on donne - moins l'on est responsable, plus on prend - plus on est responsable. Elle poursuit (ver. 14) avec la responsabilité de celui qui séduit une jeune fille (cf.également Deut. 22, 19 et 29). Toute cette paracha n'est d'ailleurs qu'un ensemble de lois déstinées à rappeler l'hommes au sens de ses responsabilités dans tous les domaines (envers hachemm comme envers les hommes) chaque fois que le yetser hara' est stimulé par les circonstances de la vie (voir le langage particulier que les h'akhamimm utilisent pour "configurer" la responsabilité civile de l'homme dans la toute première michna du seder nezikinn qui pourtant ne concerne pas que les dommages, loin s'en faut : col chéh'avti bichmirato, hikhcharti eth nizko).
D'où l'affirmation de rabi moché Kordovéro dans son tomer devorah selon laquelle le yiétser hara' à été donné à l'homme pour qu'il en fasse profiter son épouse. Laquelle est "portée" (nissouimm) par lui : il en a la charge. C'est pourquoi la thora utilise havaya, le verbe qui désigne l'existence vraie donc durable, chaque fois qu'elle nous entretient du mariage. C'est en effet, parmi tous les domaines que le yiétser hara' cherche à "pirater", de loin le plus courant et le plus fort. Précisément parce que c'est là que gît notre monde futur, notre éternité au même niveau que dans l'étude de la thora: "on ne vend un sefer thora, on n'est en droit de ne pas obéir à ses parents que pour l'étude ET le mariage".
D'où l'intensité de la protection que nous devons accorder à nos yeux hors mariage, afin de les sanctifier et les "destiner", les recentrer sur celle à qui ils reviennent : l'élue de notre coeur - et de notre raison.
Voilà pour le discours rabbinique.
Cela dit, ces problèmes sont des problèmes de tsenou'imm (personnes de profondeur et d'intimité, donc d'intelligence) et vous semblez en faire partie.
Il est impératif de se trouver une guidance type thora chébe'al pé pour progresser dans ce domaine selon votre coeur. Il n'est pas évident de trouver le talmid h'akhamm avec qui on peut entretenir un contact personnel, mais c'est là le lieu essentiel du chimouch talmidey h'akhamimm et on en trouve en eretz aujourdh'ui. Je ne peux que commencer par vous inciter de tous les langages d'incitation à étudier le livre cha'arey guedoula du rav Chlanger (et tout particulièrement les chapitres intitulés : "ma'amarim leparachiyoth chovavimm"). Je tiens son numéro de téléphone en Israël à votre disposition si vous le désirez.
alei vehatzlah'