Non, ce n’est pas une chose connue, car elle n’est plus tellement pratiquée.
On trouve cette notion dans la Gmara Moed Katan (17b et 27b) ainsi que dans Baba Metsia (59b); il y avait une habitude de sonner le Shofar afin d’alerter et de faire savoir qu’il y avait un mort dans le village, car la Takanat ‘Hakhamim interdisait d’aller travailler avant de s’être soucié d’enterrer le mort.
Voilà pourquoi on sonnait du Shofar.
Comme le souligne le Rif, si le mort a des héritiers, c’est à eux qu’il incombe de l’enterrer.
Mais étant donné qu’il convient de s’associer à la Levaya (cf. S.A. Y’’D §343,1 et §361,2), il y avait toujours une raison de sonner.
Rares sont les communautés qui ont gardé ce minhag à ma connaissance.
Dans le Zohar (II, 196b) il est dit que [c’est une Takana des Anciens et que] ce n’est pas seulement pour honorer le mort (-il y a donc ceci aussi) qu’on sonne du Shofar, mais c’est aussi pour ne pas que l’Ange de la mort ait une emprise sur les autres habitants de la ville (ce jour-là/ dans le cadre de la levaya).
Pour lier l’idée du Zohar à celle du Talmud, je traduirais l’idée ainsi :
On sonne pour ne pas que les habitants de la ville demeurent indifférents au décès d’un concitoyen, car une telle indifférence reviendrait à laisser l’Ange de la mort avoir « emprise sur eux ».
Il faut au contraire prendre conscience du décès survenu dans la ville et entretenir un sentiment de compassion amenant au repentir personnel, c’est le seul moyen de se défaire de ce qu’on appelle « l’emprise du Malakh Hamavet ».
C’est une interprétation personnelle que je ne pourrais que très difficilement expliquer et justifier à l’oral et en aucun cas par écrit sur un site, aussi, que ceux qui la trouvent sacrilège ou blasphématoire veuillent bien l’ignorer, merci.
Pour des livres de A’haronim qui parlent de cette coutume, voyez le Kountras Haye’hiéli (II, §XV, 41 -daf 63a) qui y introduit une idée de protection pour le défunt.
Voir aussi le Maavar Yabok (Siftei Renanot §10 -Vilna 1896, daf 105b), et Nitei Gavriel Aveilout (I, §65,27 et 69,1).