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Parachath Tazri‘a - Icha ki tazri‘a

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Parachath Tazri‘a - Icha ki tazri‘a
Jacques Kohn ZAL
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La parachath Tazri‘a commence par les mots : icha ki tazri‘a (littéralement : « une femme, lorsqu’elle ensemencera »).

Que signifie cette forme active du verbe « ensemencer » appliquée à la femme, alors qu’elle devrait être réservée à l’homme ?

Cette forme verbale ne signifie évidemment pas, explique Ramban (Nahmanide) dans son commentaire sur le verset Wayiqra 12, 2, que l’enfant est formé à partir d’une semence de la femme.

Ce que veut dire ici la Tora, c’est que le sang matriciel auquel se joint la semence masculine participe avec celle-ci à la formation du fœtus, et que c’est leur ensemble qui s’appelle la « semence ».

Et Ramban de rappeler l’enseignement talmudique selon lequel « le père “ensemence” la “matière blanche” à partir de laquelle sont formés les os, les nerfs, les ongles et le cerveau, tandis que la mère “ensemence” la “matière rouge”, dont sont formés la peau, les chairs, les cheveux et le “noir de l’œil” (c’est-à-dire la prunelle) » (Nidda 31a).

Cette opinion, précise-t-il, est celle des médecins de son époque.

A cette conception, ajoute-t-il, s’oppose celle de la philosophie grecque : C’est la totalité du corps du fœtus qui serait formée à partir du sang de la mère. La fonction du père serait de conférer à cette substance matérielle ce que les Grecs appellent le hylè, c’est-à-dire la forme qui s’ajoute à la matière.

Rappelons ici que ce que l’on appelle la « forme », ou la « substance » (en hébreu : tsoura), telle qu’elle s’oppose à la « matière » (en hébreu : ‘homèr) notamment chez Aristote mais aussi en pensée juive, correspond, pour simplifier à l’extrême, à ce qu’apporte le sculpteur lorsque, à partir d’un bloc de pierre informe, il lui donne ce qui en fait une œuvre d’art. A l’inverse, le ‘homèr se saisit d’un principe purement abstrait pour l’introduire dans le monde réel.

En ce sens, ajoute Ramban, le mot tazri‘a devrait s’entendre dans le sens d’un « jardin faisant germer ses semences » (Isaïe 61, 11), où le mot « semence » constitue un résultat, et non un point de départ de la conception.
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