Lorsque Moïse insista auprès de Hachem pour pouvoir entrer en Erets Yisrael, Celui-ci lui répondit : « Assez pour toi ! Ne continue pas de me parler encore de cette chose-là ! » (Devarim 3, 26).
Comment expliquer la dureté de cette réponse, qui contraste avec la douceur habituelle des paroles de Hachem lorsqu’Il s’adressait à Moïse ?
Selon le Midrach (Tan‘houma Waeth‘hanan 4), Moïse a dit à Hachem : « Tu as dit de moi que j’étais Ton serviteur (‘évèd – Bamidbar 12, 7). Or, il est écrit dans la Tora que si le serviteur, à l’expiration de ses six ans de service, déclare qu’il aime son maître, sa femme et ses fils, et qu’il ne veut pas être libéré, il restera serviteur à jamais (Chemoth 21, 5 et suivants).
Etant donné, poursuivit Moïse, que je suis Ton serviteur et que Tu es mon maître, et étant donné que je T’aime, et que j’aime Ta Tora et Tes enfants, je ne veux pas être libéré. Je ne veux pas non plus mourir, étant donné que lorsqu’on meurt, on devient “libre” de la Tora et des mitswoth, puisqu’on ne peut plus étudier la première ni accomplir les secondes (Chabbath 30a). Ce que je veux, c’est pouvoir entrer en Erets Yisrael et Te servir pour toujours. »
Or, nous savons que le serviteur qui veut rester au service de son maître doit prononcer à deux reprises la formule inscrite dans la Tora (Rabbeinou Be‘hayé ad Chemoth 21, 5). Cette obligation résulte de la rédaction du verset de Chemoth 21, 5 : « Et si dire, il dira… ». Hachem constata que Moïse disposait d’un excellent argument, et c’est pourquoi Il lui déclara aussitôt : « Ne continue pas de me parler encore de cette chose-là ! Ne répète pas ta déclaration, ce qui M’obligerait à te donner satisfaction. »
D’après Vedibarta Bam.