M'adressant à Doudou, je dois dire que votre vision des choses est un "voeu pieu", elle s'applique peut-être à une partie importante de l'assemblée mais pas à tous. Et comme l'expriment nos Sages avec leur profonde connaissance de la nature humaine : "Eïne Apotropos Laarayoth", que je traduirai librement par ; "On n'est jamais trop sûr dans ce domaine !".
Les habitudes prises vont avec le temps évoluer et pourront, comme l'expérience le prouve, créer une forme de familiarité, de légèreté etc. tout à fait en contradiction avec l'atmosphère souhaitée.
De plus, il ne s'agit pas que de la forme, mais aussi du fond. Car les transgressions par des pensées interdites peuvent être plus graves que celles qui ne comportent que des attitudes ou des comportements visibles.
Concernant vos questions (Beubzzz) lorsque vous dites : "La séparation est-elle une loi ou une tradition imposée par les rabbins ?" vous me permettrez de faire deux remarques qui touchent au fondement-même du judaïsme.
La Torah elle-même nous ordonne de suivre aveuglément les ordonnances rabbiniques (Devarim chap. 17, vers. 11), et comme le précise Raschi, "...même si les Sages te disent que la droite est gauche et inversemment !". D'ailleurs, sans les Sages la compréhension du texte biblique serait totalement impossible.
L'existence de différences entre les lois toraïques et celles qui sont rabbiniques (comme par ex. la priorité donnée à la loi toraïque sur la loi rabbinique lorsqu'il faut choisir entre les deux) ne fait en aucune façon diminuer l'importance des ordonnances rabbiniques.
Ensuite, l'utilisation que vous faites du mot "tradition", me laisse penser que dans votre esprit un ordre rabbinique peut être taxé de simple tradition, de simple coutume. C'est parfois le cas. Mais dans nos textes de base, le même mot "Mitsvah" est utilisé pour parler d'ordres toraïques comme des ordres rabbiniques. Et le Midrasch nous enseigne que les paroles de nos Sages sont plus appréciées par D-ieu que Ses propres paroles !!!
Un dernier point : "Eïzéhou 'Hacham Haroé Eth Hanolad", "Et sage, celui qui voit ce qui sera engendré". Nos Sages ne prennent pas de décisions seulement en fonction du présent, mais aussi, conscients de leur responsabilité, en sondant les possibles et probables futurs.
Guemar 'Hatimah Tovah.