Chalom
Voici quelques réflexions halahiques concernant ce problème si récurrent.
Question: Est-il permis de faire cuire des pâtes «neutres» dans une marmite «viande» avec l'intention de les consommer avec du fromage ?
Réponse :
Avant toute réponse, il serait bon d'expliquer aux lecteurs ce que l'on appelle «neutre» ou «parvé». Ce sont des aliments qui ne contiennent ni viande (Bassari), ni laitage (Halavi) et ce sous toutes ses formes, même liquide comme du jus.
- Si cette marmite a été utilisée «viande» à chaud (+ 45°c) dans les dernières 24 heures qui précèdent la cuisson des pâtes, ce sera interdit.
- Si la dernière utilisation «viande» de cette marmite date de plus de 24 heures, cela sera permis aux Séfarades, mais restera interdit aux Achkenazes.
Cette règle est bien sûr valable pour tous les aliments «neutres» tels que confitures, légumes ou autres.
Question: Des pâtes déjà cuites dans une marmite «viande» peuvent-elles être consommées avec du fromage ?
Réponse:
Si la dernière utilisation «viande» de la marmite a moins de 24 heures:
- Pour les Séfarades, c'est permis.
- Pour les Achkenazes, c'est interdit.
- Si la dernière utilisation «viande» remonte à plus de 24 heures, cela sera permis à tous, aux Séfarades comme aux Achkenazes.
Ces deux questions peuvent sembler êtres similaires. Néanmoins, il y a une notion qui est à mettre en avant et qui fait toute la différence: Ce qui est fait à priori (lekhathila), et ce qui est fait à postériori (bediavad). Et selon le contexte, les réponses peuvent varier, comme vous l'avez constaté, entre Achkenazim et Séfaradim. Ces deux questions en sont des exemples concrets.
Dans la première question, nous nous trouvons devant un cas d'à priori (lekhathhila). L'utilisateur ou l'utilisatrice sait à l'avance qu'il consommera ces pâtes avec du fromage et veut donc savoir s'il peut les cuire dans une marmite «viande». Dans ce cas-là, la loi est plus stricte.
Pour la deuxième question, nous nous trouvons face à un utilisateur qui a déjà fait cuire ses pâtes dans une marmite viande, sans savoir à l’avance ou à postériori (bediavad) qu’il les consommera avec du fromage. Là est la nuance.
Nous nous trouvons donc ici en présence d'exemples précis où la halakha varie sensiblement entre une situation «à priori» où il faut considérer les choses avec rigueur, par rapport à une situation «à postériori », où les décisionnaire ont adopté une position plus souple par souci d'éviter tout baal techehith [gaspillage inutile].
Sources: Choulhan Aroukh Yoré déa 95, 2 et Kaf ha-hayim au nom du Zivhei Tsédek.
Bon appétit !!