I.
rabi yerouh'am halévi Leivovitz de Mir fait remarquer que les 12 000 soldats détachés des beney yisraël pour accomplir l'ordre de hachem d'engager une expédition punitive contre midiyann ont conquis à eux seuls tout un pays, avec ses villes, ses forts etc. Ce peuple était certainement considérable, puisque nous avons vu dans le seder de balak comment moav est allé prendre conseil chez eux. Peut-on imaginer un tel héroïsme : une telle victoire, tout ce butin et tout cela en faisant attention à ce qu'aucun d'entre eux ne revienne pas.
Or voila qu'après tout ce dur travail, moché se met contre eux en colère parce qu'ils ont laissé vivre les femmes. Certes, les chefs d'armée avaient l'intention de lui demander ce qu'il fallait faire à leur sujet. Pourtant leur courage, leur force, leur intelligence stratégique ne leur a pas épargné la colère de moché. Lui, "le plus modeste de tout homme à la surface de la Terre" ( bemidbar 12, 3 )! Ne pouvait-il pas les recevoir avec bienveillance et les aviser sereinement de ce qu'il convenait de faire?
En fait le principe fondamental est celui-ci. hachem a fait un monde où s'expriment des forces variées et contradictoires, afin que, comme l'explique le h'ovoth halevavoth, l'on ne puisse pas dire que l'univers est le fruit de la Nature. C'est ce qui explique la variété des climats et la multiplicité des phénomènes contradictoires que nous pouvons observer ; cela pointe le doigt sur un Créateur intelligent et évacue l'automatisme, la routine d'une prétendue Nature.
C'est également ainsi que se teste la sagesse de l'homme. Même si la modestie ( 'anava) est une mida remarquable, son exercice continu relève en fait d'un type de domesticité animale, d'un complexe d'infériorité. C'est pourquoi nous trouvons chez moché, le vrai 'anav une expression contraire. Comme dit la guemara ( ta'anith 4a ), "ce talmid h'akham que tu vois s'échauffer, c'est la thora qui bouillonne en lui" ( il s'agit d'un talmid h'akham connu comme tel ; pas un " soupe au lait" ).
Et même si on lui reproche ici "d'être entré dans le domaine de la colère" ( rachi 31, 21 ), on voit plus loin qu'en réponse à la demande des bney gad et bney reouvenn il leur renvoie brutalement des propos agressifs et des accusations terribles dans des termes tranchants et acérés. On ne parle pas alors, de "être entré dans le domaine de la colère" ni de sanctions à son égard.
Le vrai anav est celui dont l'expression est en son pouvoir. Qui peut manier selon sont jugement une chose et son contraire.
A l'instar de hachem que nous nommons " gracieux et miséricordieux" mais aussi " D. de vengeances".
Telle est la mitsva de suivre Ses voies ( devarim 8, 6 ), et pour cela, telle est l'importance de l'étude.
II.
La thora fait remarquer ici que moché "entré dans le domaine de la colère, il est entré dans le domaine de l'erreur" au sujet des lois de purification des ustensiles faisant partie du butin de midiyann. Même de son domaine il faut s'éloigner. Qu'est ce que c'est ce domaine ?
C'est le manque de émouna, comme on le voit de ce que l'on nous dit de la faute de moché au cours de l'épisode du rocher ( bemidbar 20 ).
Mais de là nous nous pouvons apprendre a contrario quelles sources de sagesse, d'intelligence et d'intuition s'ouvrent devant celui qui "entre dans le domaine de la sérénité de l'âme". Une quiétude, une force, une tranquillité qui n'est pas synonyme de décontraction et de relâchement ( nuance non superflue en cette période de vacances ) mais qui débouche sur une joie intense et qui découle de l'attachement à hachem dont nous disons "la force et la gaieté sont dans Son lieu"
C'est là l'objet du chabath dont nous disons dans la prière de minh'a: " un repos d'amour et de générosité, un repos de vérité et de confiance, un repos de paix, de sérénité, de calme et de sécurité. Tes enfants reconnaissent et savent que c'est de Toi qu'est leur repos"
Chabath chalom.
EG
PS Il ne faut pas imprimer ce message, mais vous pouvez, après l'avoir étudié, en noter les éléments qui l'articulent sans que ce que vous écrivez forme des phrases compréhensibles. Le support n'est alors pas sanctifié, et il peut être jeté à la poubelle.
