La haftara Reè contient un verset dont la plupart de ceux qui fréquentent habituellement une synagogue connaissent l’interprétation qu’en a donnée Rabbi El‘azar au nom de Rabbi ‘Hanina :
« “Et tous tes fils seront disciples de Hachem, et grande sera la paix de tes fils” (Isaïe 54, 13) – Ne lis pas : “tes fils (banayikh)” mais : “tes constructeurs” (bonayikh) » (Berakhoth 64a).
Le Yalqout Chim‘oni (479) explique, quant à lui, ce verset de la façon suivante :
La Tora, telle qu’elle est enseignée en ce monde-ci, est de nature à être oubliée, car elle a été donnée à Moïse, un être fait de chair et de sang. Et de même qu’un être fait de chair et de sang est destiné à être oublié, de même en est-il de son enseignement, comme il est écrit : « Jetterais-tu tes yeux sur elle ? Déjà elle n’est plus » (Proverbes 23, 5).
Mais un jour viendra où les enfants d’Israël l’apprendront du Saint béni-soit-Il Lui-même, ainsi qu’il est écrit : « Et tous tes fils seront disciples de Hachem », et : « Ils n’enseigneront plus chacun son prochain, et chacun son frère… » (Jérémie 31, 33).
De même que Hachem vivra éternellement, de même sera éternel le savoir de ceux qui l’auront acquis de Lui, ainsi qu’il est écrit : « Et la maison de Jacob possédera ses possessions » (Ovadia 1, 17), et le mot « possessions » ne désigne rien d’autre que la Tora, comme il est écrit : « Moïse nous a ordonné la Tora, possession de la communauté de Jacob » (Devarim 33, 4).