Les deux derniers versets de la haftara annoncent la façon dont s’effectuera notre libération finale :
« Eloignez-vous, éloignez-vous; sortez de là ; ne touchez pas à ce qui est impur ! Sortez du milieu d’elle, purifiez-vous, vous qui portez les vases de Hachem ! Car vous ne sortirez pas dans la précipitation et vous n’irez pas comme des fugitifs ; car Hachem ira devant vous, et le Dieu d’Israël sera votre arrière-garde » (Isaïe 52, 11 et 12).
Si nous rapprochons ces versets de : « … car dans la précipitation tu es sorti d’Egypte… » (Devarim 16, 3), nous constatons qu’ils utilisent tous la même expression : be-‘hipazon (« dans la précipitation »).
Ainsi, tandis que notre sortie d’Egypte a eu lieu comme dans une fuite précipitée, point ne sera brusquée notre rédemption messianique.
Parmi toutes les explications qui ont été proposées pour éclaircir cette différence, nous citerons celles du Kelei yaqar (ad Chemoth 12, 11) :
Il est écrit, à propos de la sortie d’Egypte, que Hachem « est allé devant eux » (Chemoth 13, 21), ce qui veut dire qu’Il n’est pas allé « derrière eux ». L’Egypte était en effet remplie d’idoles, de sorte que Hachem n’y avait pas de place. Voilà pourquoi les enfants d’Israël sont sortis dans la précipitation, afin de hâter le moment où Il se révélerait enfin à eux.
Mais aux temps messianiques, Il marchera « devant eux » ainsi qu’en « arrière-garde ». Marcher alors dans la précipitation serait comme s’enfuir de devant Lui.
Autre explication du Kelei yaqar (Ibid.) : Pour sauver Israël, Hachem a dû quitter Sa résidence pour Se rendre dans le pays impur par excellence, l’Egypte. Aussi était-Il impatient d’en sortir, de sorte que les enfants d’Israël L’ont suivi en marchant dans la précipitation.