Parachath Ki thissa – La discrétion de la myrrhe

Dans la composition de l’huile servant à l’onction du kohen gadol, telle qu’elle est définie dans notre paracha, figure la myrrhe franche (mor deror – Chemoth 30, 23).

Nous apprenons dans la Guemara (‘Houlin 139b) que cette expression mor deror désigne Mardochée (mira dakhia).

La caractéristique essentielle de la myrrhe est la discrétion. Or, c’est la discrétion de Mardochée et d’Esther qui a valu aux Juifs de Perse d’être sauvés de la menace de génocide que faisait peser sur eux l’édit de Haman. C’est ainsi que Mardochée, lorsqu’il a découvert le complot qui avait été ourdi contre le roi Assuérus, ne l’a pas révélé lui-même, mais il en a informé la reine Esther, et c’est celle-ci qui a révélé la part que Mardochée avait occupée dans sa divulgation.

D’une manière générale, toute l’histoire de Pourim est marquée par la dissimulation et la discrétion : Le nom de Hachem n’apparaît nulle part dans la Meguilath Esther, le nom même d’Esther signifie « caché ». De la même façon, lorsque celle-ci a été choisie comme reine, elle a dissimulé ses origines juives.

Cette discrétion s’appelle en hébreu tseniouth. Contrairement à ce que l’on croit parfois, la tseniouth, ce n’est pas seulement l’appréciation de la longueur d’une robe et de ses manches. C’est aussi, et peut-être surtout, la modestie et la discrétion dans le comportement de chacun.