Dans l’énumération des personnes décédées pour lesquelles un kohen a le droit, sinon le devoir, de se rendre impur, la Tora mentionne « son parent (cheèro) qui est proche de lui » (Wayiqra 21, 2). Et Rachi de préciser, citant Yevamoth 22b, que le mot cheèro désigne son épouse.
Rabbeinou be‘hayé (Espagne 1050 - 1120) éclaire cette concordance des mots « cheèr » et « épouse » en faisant appel au verset en question lui-même :
« Si ce n’est pour son cheèr qui est proche de lui, pour sa mère et pour son père… »
Mais un peu plus loin, fait observer ce commentateur, lorsque la Tora énoncera les interdictions applicables au kohen gadol, elle écrira qu’il ne devra se rendre impur « ni pour son père, ni pour sa mère » (Wayiqra 21, 11).
Pour quelle raison, se demande-t-il, le texte commence-t-il par énoncer que le kohen se rendra impur « pour sa mère et pour son père », donnant ainsi priorité à sa mère, pour ensuite interdire au kohen gadol de se rendre impur « ni pour son père, ni pour sa mère », inversant ainsi l’ordre de leur parenté ?
Il en est ainsi, explique-t-il entre autres raisons, parce que si la Tora avait placé le père en tête dans les deux versets, cela aurait eu pour conséquence, dans le cas du simple kohen, de créer une succession épouse - père - mère, et de placer ainsi un homme entre deux femmes, ce qui n’aurait pas été convenable.