Dans le premier verset de cette haftara (Ezéchiel 44, 15 à 31), le prophète met l’accent sur le rôle que joueront « les kohanim fils de Tsaddoq » dans le service qui sera célébré dans le troisième Temple.
Que signifie cette restriction de la fonction sacerdotale aux seuls « fils de Tsaddoq » ?
Déjà au chapitre 40, 46 Ezéchiel avait annoncé que ce sont les fils de Tsaddoq, et eux seuls (Metsoudath David), qui assureront alors le service de Hachem, et ce par opposition à ceux « qui se sont éloignés de Hachem dans les égarements d’Israël par lesquels ils se sont égarés d’auprès de Lui » (44, 10).
Au début de la monarchie, deux grands prêtres se sont partagé la dignité de kohen gadol, Tsaddoq et Eviathar (voir notamment I Samuel 15, 24 à 29).
Cependant, Eviathar s’est rangé aux côtés d’Adoniyahou lorsque celui-ci s’est dressé contre son père, le roi David, qui avait désigné Salomon comme son successeur (I Rois 1, 7).
En punition de sa rébellion, Salomon le démit de ses fonctions sacerdotales et l’exila à Anatoth (I Rois 2, 26 et 27).
Rappelons que le prophète Jérémie faisait partie des « kohanim qui étaient à Anatoth » (Jérémie 1, 1). On peut donc dire d’Ezéchiel et de Jérémie que, bien qu’ils fissent l’un et l’autre partie des kohanim, ils n’appartenaient pas au même lignage.
Signalons encore que la dignité de kohen gadol, pendant la période du deuxième Temple, a toujours été conférée aux seuls descendants de Tsaddoq, en tout cas jusqu’aux Hasmonéens.