Le ‘Hatham Sofèr (Responsae, Yoré Dé‘a 356) formule la remarque suivante :
« Je voudrais souligner ici un point important. Nous autres, membres du peuple juif, avons été les témoins oculaires de tout ce qui est écrit dans la Tora, à l’exception d’une seule chose : la paracha de Bil‘am. Nous avons vu de nos propres yeux les miracles accomplis par Hachem en Egypte et dans le désert. Ils ont tous eu lieu devant plus de six cent mille hommes juifs, sans aucune exception. (Une opinion professe, certes, que Yithro n’a rejoint nos ancêtres qu’après que Hachem a donné la Tora, auquel cas deux Juifs de cette génération-là auront manqué parmi ceux qui ont vu ce miracle, à savoir les deux fils de Moïse, lesquels ne nous ont retrouvés qu’en compagnie de leur grand-père.)
On sait que les parents ne mentent pas à leurs enfants, de sorte que ceux qui n’y ont pas alors assisté effectivement sont considérés comme étant eux-mêmes des témoins de ce que décrit la Tora.
Il existe une seule exception : la paracha de Bil‘am. Nous n’avons pas assisté aux événements qu’elle décrit. Qui nous a rapporté ce qui s’est tramé entre Balaq, roi de Moav, et Bil‘am, le sorcier qu’il avait appelé à son aide ? Qui nous a révélé comment Bil‘am a été escorté jusque chez Balaq ? Lequel parmi nous savait que Bil‘am, après avoir construit sept autels et après avoir voulu maudire Israël, a été forcé de le bénir ? Qui parmi nous a assisté à leurs dialogues ? Même Moïse n’en savait rien ! C’est le Saint béni soit-Il, et Lui seul, qui a livré ces informations et qui a demandé à Moïse de les consigner dans la Tora.
C’est pourquoi, si quelqu’un a foi dans toute la Tora mais dénie l’authenticité de cette paracha-là, il nie que Hachem est Vérité, et qu’il est Un. »