Amitiés judéo-chrétiennes

Bonjour Sho770 et Naloukia,

Le sujet du débat ne concerne pas la nécessité de diffuser les Lois Noahides au reste de l'Humanité, mais l'utilité du dialogue judéo-chrétien au niveau des doctrines respectives de ces religions.

Certes, les Lois Noahides ont pour objectif de faire progresser les hommes et comme l'a enseigné le Rabbi Zal il est de notre devoir d'enseigner au reste du monde ces sept Lois fondamentales.

Mais concernant les amitiés judéo-chrétiennes, le risque est grand de vouloir gommer les différences et de ce fait on fait passer le message affirmant que nos points communs dépassent nos différences et alors pourquoi ne pas unir nos forces... Ce faisant on fragilise notre identité car certains pourraient se demander pourquoi maintenir des barrières (mariages mixtes etc.) entre nous.

Tout cela fait naître en nous une interrogation insupportable : nos frères et soeurs qui sont morts al kidouch Hachem pour rester juifs depuis des millénaires sont-ils morts pour rien ... ou si peu !

Chalom et Kol Touv !

Qui pense dialogue doit à la base exclure toute forme de rapport de force. Tout est question de kavanah. Si l'intention qui préside au débat est d'asservir l'autre - de le dénaturer, de prendre le pouvoir - (ou même de revendiquer quoi que ce soit) en ce cas d'accord, mieux vaut laisser tomber, ne pas perdre inutilement son temps et son énergie.

En revanche, si l'on entend dialogue comme mah'loketh, débat, enrichissement mutuel, avec l'espace de liberté entre les êtres qui préserve leurs manières d'être respectives, alors oui, je pense qu'il faut y aller. Dans ce cas, il n'y a pas de tentation de vouloir rallier l'autre à sa propre opinion; pas de risque de gommer son identité ou de se dévoyer; simplement mettre ses convictions à l'épreuve de l'autre et grandir par l'affirmation de soi.

Et pour ce qui est des barrières à maintenir, certes, il ne faut pas transiger au niveau de l'éthique. Chacun pourra décider pour lui-même de ce qui convient, mais la doctrine de référence ne disparaît pas.

Préserver son identité, affirmer sa foi : ou bien l'on vit dans une séparation constante - auquel cas on n'attend aucune compréhension et on reste isolé au risque de devenir stérile; ou bien on parle de ses fondements, et c'est là ce qui importe.

Affirmer l'authenticité de ses repères, légitimer sa place, faites-le en expliquant les textes.

Nous avons le mêmes sources.
Vous avez le texte original, avec toute l'amplitude de la lecture qui convient. Nous n'avons que des traductions, autrement dit des trahisons dogmatiques.

Donnez-nous la substantifique moëlle du sens et ne reniez rien.
Gardez la mémoire et l'observance.

N'oubliez pas la transmission. Amitié et respect n'imposent ni reniement ni concession.

Merci.