LES JUIFS DE TUNISIE
On fait remonter la présence des juifs en Tunisie au temps du premier Temple du roi SALOMON. Certains historiens les assimilent à des membres de la tribu de ZEVOULOUN qui arrivèrent à Carthage sur des bateaux phéniciens.
De même , on considère la population de DJERBA comme en majorité composée de COHANIM qui auraient apporté avec eux une porte du Temple.
On raconte que EZRA le scribe (à l’époque du second Temple) lors du retour à TSION, ne trouva pas assez de LEVI pour servir au Temple. Il s’adressa aux LEVI de Jerba qui refusèrent ; et EZRA leur prédit qu’aucun d’entre eux ne terminerait son année à Jerba. Aussi, les LEVI, par prudence , ne passèrent jamais une année entière à Jerba.
La ville de Kairouan fut peut-être , le plus grand centre d’études juives par la qualité de son enseignement.
Dès 670 on décèle une présence juive à Kairouan. Mais c’est en 975 , que fuyant les persécutions de BABEL que Rabbi HOUCHIEL et son fils Rabbi HANANAEL s’installèrent à Kairouan et y fondirent une yéchiva. Rabbi Nissim bar Yaakov qui était leur collègue et ami écrivait alors : « Les clés des verrous du Talmoud » ; Rabénou HANANAEL a lui-même écrit un commentaire sur le Talmoud qui fait autorité dans ce domaine.
En 1057 les juifs sont chassés de Kairouan, ils n’y reviendront qu’en 1881. Au 17° siècle et au début du 18° siècle, des immigrants juifs espagnols, portugais et surtout italiens (livournais) vinrent s’installer en Tunisie et prirent en main une grande partie du commerce. Plus évolués, ils se différencièrent des juifs autochtones et créèrent leurs synagogues (suivant leur rite) , des tribunaux rabbiniques, Boucherie cacher etc. . .
Cette différence s’estompa au 20° siècle et il y eut unification des deux communautés à la fin de la deuxième guerre mondiale.
En 1881 la Tunisie passe sous protectorat français. En 1910, les juifs peuvent obtenir la nationalité française.
En 1942, c’est 6 mois sous la « botte allemande » période marquée par des rafles massives, travail obligatoire sous les bombardements, violation de domicile, confiscation de biens, viols, meurtres. Certains arabes deviennent des indicateurs, les italiens vendent beaucoup de juifs qui essayent de « passer à l’as » pour ne pas faire le « travail obligatoire » . Il faut aussi noter que beaucoup d’arabes s’exposent et cachent des juifs traqués.
Entre 1947 et 1956 , 27000 juifs quittent la Tunisie pour la France et Israel. En 1956 la Tunisie acquière son indépendance ; il y a alors près de 100.000 juifs. Mais par ETAPES (la politique de BOURGUIBA) ; l’émission « la voix d’Israel » est annulée ; le gouvernement tunisien faisant la différence entre « sionisme » et juifs fidèles à leur pays la Tunisie. Puis c’est l’annulation des associations juives, le Tribunal Rabbinique est supprimé ; En 1958 le ministre de la Justice Tunisienne critique « ceux qui vivent ici et qui ont leur cœur tourné vers JERUSALEM.
En 1961 pendant la crise de BIZERTE on convoque les jeunes juifs pour les enroler dans l’armée ; il s’instaure une politique de nationalisation de biens. 30.000 juifs quittent : Une partie pour BELLEVILLE une partie pour ISRAEL. En 1967, à la suite de la guerre des 6 jours les magasins juifs sont mis à sac, INCENDIE de la fabrique de MATSOT, INCENDIE de la GRANDE SYNAGOGUE de Tunis. Les derniers quartiers se vident pour NATANYA et MONTMARTRE. Chaque crise a été une cause de départ, en y laissant des biens qui ont été spoliés et dévalués.
50% des « tunes » se sont établis en Israel et 50% vivent l’exil d’un exil à Marseille ou sur les bords de la Seine.(en essayant de recréer l’ambiance pour une génération de plus). Ce que ni la persécution , ni les violences n’ont pu accomplir, le libéralisme la laïcité et la facilité de vie réussiront-ils