Le premier verset de cette haftara (Qoumi ori ki va orèkh… – Isaïe 60, 1) se traduit tout naturellement par : « Lève-toi, éclaire, car ta lumière est venue, et la gloire de Hachem rayonne sur toi. »
Il n’est pas possible, en effet, de rendre le mot ori par : « ma lumière », car il est ici oxytone (mile‘èl), et non barytone (milera’) comme il le serait s’il s’agissait d’un substantif suivi d’un suffixe possessif.
D’autre part, parler de « la lumière d’une lumière » serait pécher contre la logique.
C’est pourquoi les commentateurs traditionnels, comme Radaq, Metsoudath David et Malbim, en font généralement un verbe à l’impératif (« Eclaire ! »).
Il existe cependant un Midrach (Pessiqta de-rav Kahana 21, 4) qui rend ce mot comme voulant dire : « ma lumière » :
« Israël peut se comparer à une olive, ainsi qu’il est écrit : “Hachem t’avait appelé « olivier vert, beau de son fruit excellent »” (Jérémie 11, 16). Et le Saint béni-soit-Il peut être comparé à une lampe (“L’âme de l’homme est une lampe de Hachem” [Proverbes 20, 27]). De même que l’on verse de l’huile dans la lampe pour produire de la lumière, de même le Saint béni-soit-Il a dit à Israël : “Mes enfants ! Puisque Ma lumière est votre lumière, et que votre lumière est Ma lumière, allons ensemble donner de la lumière à Sion, ainsi qu’il est écrit : “Lève-toi, Ma lumière (c’est-à-dire celle de Hachem), car ta lumière (celle d’Israël) est venue…” »
En d’autres termes, la venue du Messie n’est pas seulement un processus d’origine divine, mais elle sera le résultat d’une interaction du divin et de l’humain.