La haftara de la parachath Wayèchev s’inscrit comme une conclusion des deux premiers chapitres du livre d’Amos où Hachem annonce qu’à cause de trois transgressions de Damas (1, 3), de Gaza (1, 6), de Tyr (1, 9), d’Edom (1, 11), d’Ammon (1, 13), de Moab (2, 1) et de Juda (2, 4), Il ne révoquera pas Son arrêt pour la quatrième.
Puis il annonce de la même façon qu’à cause de trois transgressions d’Israël, Il ne révoquera pas Son arrêt pour la quatrième (2, 6).
Ces « trois transgressions » communes à ces huit peuples, selon les commentateurs, ce sont les trois péchés « capitaux » constitués par l’idolâtrie, la débauche sexuelle et le meurtre.
Mais tandis que pour Juda, la transgression qui restera inexpiable a été l’abandon de la Tora de Hachem, celle qui entraînera le châtiment d’Israël – terme qui désigne ici le Royaume du Nord – sera « seulement » d’avoir « vendu le juste pour de l'argent et le pauvre pour une paire de sandales ».
Ce déséquilibre, qui peut paraître étonnant, est expliqué comme suit par Radaq (ad 2, 4) :
La fin du Royaume d’Israël et la dispersion des dix tribus « perdues » ne sont pas sans rappeler la destruction de la génération du Déluge. Les populations qui ont été alors détruites s’étaient rendues coupables de péchés très graves. C’est ainsi, comme nous l’apprend la Guemara Sanhédrin 108a (voir aussi Rachi ad Berèchith 6, 13), leur verdict de mort n’a été prononcé qu’à cause de la violence.
De la même façon, précise Radaq, le sort du Royaume d’Israël n’a été scellé qu’à cause des injustices et de la corruption, les juges ayant vendu le juste – c’est-à-dire celui qui avait le bon droit pour lui – pour de l'argent corrupteur, et s’étant laissés soudoyer par une simple paire de sandales.