Celui qui, dans une synagogue, suit la lecture de la parachath Ki thissa, ne manque pas d’être étonné.
En règle générale, la division des parachiyoth en sept parties, correspondant aux sept personnes qui sont appelées à côté de l’officiant, est relativement équilibrée.
Or, dans la parachath Ki thissa, le kohen, premier appelé, « a droit » à quarante-cinq versets (Chemoth 30, 11 à 31, 17), le léwi, deuxième appelé, à quarante-sept (Chemoth 31, 18 à 33, 11), le troisième à seulement cinq (Chemoth 33, 12 à 33, 16), et le quatrième à sept (Chemoth 33, 17 à 33, 23).
Et même, dans les communautés de rite séfarade, le lecteur ne s’arrête pas à chèni (Chemoth 31, 17), comme normal, mais il continue jusqu’à chelichi (Chemoth 33, 11), et c’est alors seulement que l’on appelle le léwi.
Ce déséquilibre est dû au contenu de la paracha. Nous y apprenons en effet que lorsque Moïse a entrepris d’exercer la justice divine contre les adorateurs du veau d’or, il a appelé : « Qui est pour Hachem vienne à moi », et tous les enfants de la tribu de Léwi se sont rassemblés à ses côtés (Chemoth 32, 26), d’où nous apprenons, comme l’explique Rachi citant la Guemara Yoma 66b, que l’intégralité de cette tribu était restée loyale.
C’est ainsi que ce déséquilibre dans les sections de la paracha a été institué pour rendre hommage aux lewiim, dont les ancêtres n’ont pas suivi les idolâtres, et pour éviter de faire honte au troisième appelé, un yisraël, dont la participation à la lecture de la paracha est ainsi associée à un sujet moins tragique.