« Le total des enfants d’Israël recensés selon leurs maisons paternelles, de tous ceux qui, âgés de vingt ans et plus, étaient bons pour le service en Israël, le total de ces recensés fut de six cent trois mille cinq cent cinquante » (Bamidbar 1, 45 et 46).
Pourquoi fallait-il que la Tora, se demande Ramban/Nahmanide, après avoir indiqué les effectifs de chacune des tribus, en spécifie le total ?
Peut-être était-il important, répond-il, que soient comparées les multitudes atteintes par les enfants d’Israël avec les soixante-dix âmes qu’ils avaient comptées lorsque les enfants de Jacob étaient arrivés en Egypte (Chemoth 1, 5). Et si Hachem avait, à maintes reprises, puni les Hébreux en leur envoyant plaies et mortalités, Il leur a témoigné ici de ce que, comme nous l’apprennent les Sages, c’est à cause de Son amour débordant qu’Il les compte fréquemment.
De plus, rappelle Ramban, de même que les rois ont pour habitude de compter leurs troupes avant de partir en guerre, de la même manière Moïse et les chefs de tribus avaient besoin de compter leurs hommes de guerre alors qu’ils étaient sur le point d’entrer en Erets Yisraël, alors que la Tora interdit de compter sur un miracle. Voilà pourquoi le texte indique pour chaque tribu, ainsi que dans son décompte total, que le recensement portait sur ceux qui étaient bons pour le service militaire.