L’expression Chabbath Chabbathone (« Chabbath des Chabbaths » ou Chabbath de repos ») n’est pas réservée au jour de Kippour.
On la trouve également, appliquée à Chabbath (Chemoth 31, 15 et 35, 2 et Wayiqra 23, 3), et à l’année sabbatique (Wayiqra 25, 4).
Cette répétition, explique Rachi (ad Chemoth 31, 15) est destinée à nous apprendre que tout travail y est interdit, tant pendant Chabbath que pendant Yom Kippour, y compris celui consistant à préparer de la nourriture. Il n’en est pas de même des autres jours de fête, à propos desquels il est écrit : « le premier jour sera “de repos (chabathon)”, et le huitième jour sera “de repos (chabathon)” » (Wayiqra 23, 39), et où il est interdit d’effectuer aucun travail « de service », mais permis de préparer de la nourriture.
Une autre explication, proposée par le Keli yakar (ad Wayiqra 16, 30), présente le jour de Kippour comme un Chabbath Chabbathone, car l’inactivité qui le caractérise favorise l’unité et la paix du peuple juif.
Il est écrit à propos de Yom Kippour : « C’est pour vous un Chabbath des Chabbaths (Chabbath chabbathon), et vous opprimerez vos âmes » (Wayiqra 16, 31).
Le jour de Kippour est donc appelé le Chabbath des Chabbaths. L’origine étymologique du mot Chabbath est double :
1- Il exprime l’idée de repos de tout travail de création : nous rendons la clé de la création à Hachem.
2- La racine chav veut dire « retourner » : retourner à ses racines.
Ces deux explications se complètent, car c’est en se détachant des occupations de ce monde-ci que l’homme a la possibilité de retourner à ses racines et qu’il peut ainsi se rattacher au jour de Chabbath, préfiguration du monde à venir (mè‘ein ‘olam haba).
Cela est encore plus vrai le jour de Kippour, lequel est caractérisé par un double repos comme l’écrit Rambam dans Hilkhoth chevithath ‘assor (1, 4) : lichvoth mé-akhila (« se reposer de toute nourriture »). Nous devons aussi nous reposer de toute jouissance physique, comme le dit le Maharal dans sa deracha de Chabbath Chouva, « afin que nous ressemblions à des anges ».
Pendant toute l’année, notre rôle consiste à profiter de ce monde-ci tout en élevant la nourriture, en la sacralisant pour élever notre âme. Cela est vrai particulièrement la veille de Kippour où une mitsva nous impose de manger plus que d’habitude pour accomplir ce commandement, et non pas pour satisfaire notre appétit.
Rav Tsaddoq Ha-cohen de Lublin explique : « Manger la veille de Kippour est comme manger de la manne. » Cette consommation est pour nous un tiqoun pour tout ce que nous avons absorbé pendant l’année sans avoir élevé spirituellement notre nourriture.
Retourner à ses racines, faire techouva, voilà le but de Kippour !
D’ailleurs la Tora a fixé le jour du Jubilé (yovel) également le jour de Kippour : « tachouvou ich el ha‘houzatho » (Wayiqra 25, 13). Ce jour-là tout le monde retrouve ses possessions, récupère ses biens qu’il a dù vendre par manque de moyens.
Le principe est le même pour Kippour : Nous devons faire techouva et retrouver pleinement nos racines.
Enlevons nos chaussures d’orgueil, celles qui nous maintiennent sur le chemin que nous avons décidé de suivre, et marchons sur le chemin de l’humilité, le chemin de Hachem !
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