Il est très important, en hiver, de quitter son travail et ses autres activités à l’heure voulue pour l’entrée du Chabbath.
Selon la halakha, nous devons allumer les lumières de Chabbath entre ce que l’on appelle pelag ha-min‘ha et dix-huit minutes avant le coucher du soleil, ni avant ni après.
Qu’est-ce que pelag ha-min‘ha ?
La durée de la journée entre le lever du jour et la sortie des étoiles (Selon le Gaon de Vilna et le Levouch : entre le lever et le coucher du soleil) est divisée en douze heures égales appelées cha‘oth zemaniyoth (« heures saisonnières »), correspondant chacune au douzième de la partie diurne de la journée. C’est l’heure que l’on connaissait à l’époque des cadrans solaires et celle des clepsydres, avant l’introduction au dix-septième siècle par l’astronome hollandais Huygens des heures moyennes, celles que marquent nos montres. La durée d’une cha‘a zemanith, peut varier par exemple en France entre une heure et vingt minutes en été, et quarante minutes en hiver, cet écart augmentant au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’équateur vers les pôles.
A une heure et quart (zemanith) avant le coucher du soleil a lieu pelag ha-min‘ha. A partir de ce moment, nous sommes assez proches de Chabbath pour le recevoir et allumer les lumières.
C’est surtout en été que nous avons recours à cette notion de pelag ha-min‘ha, et ce afin d’accueillir Chabbath le plus tôt possible dans l’après-midi du vendredi. En hiver, au contraire, lorsque le soleil se couche tôt, nous allumons plutôt dix-huit minutes avant le coucher du soleil.
Selon le Michna beroura (263, 23), la Tora nous fait une obligation d’accueillir le Chabbath avant qu’il ne vienne lui-même (Roch hachana 9a). Or, comme nous considérons que Chabbath est déjà venu avant le coucher du soleil, il faut le recevoir avant. D’où l’habitude de le faire dix-huit minutes avant le coucher du soleil, et même dans certains endroits, comme à Jérusalem, quarante minutes avant selon certains avis (voir Michna beroura 261, 23 et Chemirath Chabbath ke-hilkhatha 43, 11, 57).
Avec l’introduction de l’heure d’hiver, il faut absolument, je me dois d’insister, allumer les lumières à l’heure (à l’heure de l’allumage indiqué dans les calendriers) et surtout ne pas transgresser Chabbath après le coucher du soleil.
On pourra bedi‘avad (« a posteriori ») allumer dans les derniers instants avant le coucher du soleil tel qu’il est indiqué dans les calendriers, mais en aucun cas allumer et transgresser Chabbath après ce moment-là, appelé cheqi‘a.
Chabath chalom
Dernière édition par Rav Dov Roth-Lumbroso le Dim 09 Janvier 2005, 0:21; édité 2 fois