[A l'avenir, SVP, pensez à ouvrir un autre fil de discussion pour poser une question qui ne se rapporte pas vraiment au titre.
Vous considérez que c'est lié car vous avez écouté ce shiour et j'y ai mentionné cette halakha, mais pensez à tous les internautes qui n'ont pas écouté mon shiour et ne vont pas deviner que ce sujet parle aussi de la Aliya Latorah d'un père et son fils lorsqu'il s'agît de deux Sifrei Torah...]
Avant de vous répondre, je précise que j'ai supposé que par "Seder Torah", vous entendiez "Sefer Torah".
Voici ma réponse:
Cette Halakha se trouve déjà dans le Mishna Broura (§141, sk.20).
L'idée n'est pas seulement "parce que c'est un autre Sefer", mais aussi parce qu'il y a un Hefsek par le Kadish.
Il est évident que la notion de Hefsek peut résoudre le problème puisque la nature du problème se trouve dans la "continuité", la succession immédiate de deux frères (ou père-fils).
Si un étranger monte au sefer Torah entre les deux frères, il n'y a plus de souci, car c'est un Hefsek. Ici aussi, le Kadish constitue un Hefsek.
Toutefois, comme le Kadish est généralement plus court qu'une Aliya, on ne s'en contentera pas , il faudra aussi qu'il y ait eu un changement de Sefer Torah.
Et là, avec ces deux événements, on considère qu'il n'y a plus lieu de se soucier du Ayin Hara (=pas plus que lorsque les deux frères ont été "séparés" par un autre Olé).
Néanmoins, dans certains cas de nécessité on peut parfois se contenter d'un seul des deux éléments (soit changement de Sefer, soit Kadish), voir à ce sujet Piskei Tshouvot (§141, 5).
Je précise tout de même que cette halakha citée par le Mishna Broura ne fait pas l'unanimité; nous trouvons des opposants, qui craignent le Ayin Hara même lorsqu'il s'agît de deux Sifrei Torah et que le Kadish sépare les deux frères (ou père-fils).
Comme le Bnei Tsion (Lichtman) (II, §141, 6 -daf 194a) et le Maté Yehouda (Ayache)(§141, 7) qui l'a précédé.
Le Mishna Broura (op cit) ne mentionne pas d'opposants et affirme ce qu'il dit au nom des "A'haronim", car c'est en effet une position plus largement partagée.
Les Ah'aronim suivent en cela le Shiyarei Knesset Hagdola (hag. B"Y, §141, sk.5) qui le déduit du Din du Maharil.
Voyez:
Shaarei Ephraïm (§I, 32)
Ledavid Emet (§V, 31, 3)
Elia Raba (§141, sk.7)
Emet Leyaakov (Algazi) (Kh"t, §31)
Mekor 'Haïm (§141, 6)
Peta'h Hadvir (§141, 9)
Olat Tamid (§141, sk.13)
Kaf Ha'haïm (§141, sk.33)
Torat 'Haïm (Sofer) (§141)
Aroukh Hashoul'han (§141, 8)
Shout Hitorerout Tshouva (I, §67)
Shout Nishal David (Oppenheim) (O"H, §5)
C'est donc la Halakha retenue et votre rabbin avait raison d'autoriser.
Bravo à votre rabbin qui connait aussi bien la Halakha!