Répondre à ce type de question n’est pas une entreprise pleinement adaptée à un site internet.
Comme vous l’écrivez en fin de message, il y a des thèmes qui ne sont pas à la portée de tous -pas qu’ils constitueraient nécessairement un danger de « renier sa foi », mais plutôt qu’ils comporteraient une complexité due à l’aspect philosophique du sujet.
Toutefois, je tente malgré tout de donner une direction à la réflexion qui vous préoccupe :
Votre frère a raison mais vous n’avez pas tort.
Ou bien c’est l’inverse. Oui, je dirais plutôt l’inverse.
Il semble évident que sans « la faute d’Adam », nul besoin de nous dire de ne pas voler, ne pas tuer etc. Donc comment voudriez-vous que D.ieu nous donne une Torah qui ne nous parle pas ?
C’est un peu l’argument de
Moshé Rabénou contre les anges qui refusaient de se défaire de la Torah, il leur demanda « Y a-t-il des sentiments de jalousie parmi vous ? un yetser hara ? » (cf.
Shabbat 88b-89a).
Vous apportez comme argument de votre côté que la Torah préexistait au monde
(pour les 1900 et quelques années, vous vouliez peut-être plutôt dire 974 générations ? –c’est ce que la gmara donne comme indication dans Shabbat 88b), c’est justement l’argument mis en avant par les anges.
Donc en fait, la discussion entre votre frère et vous, ressemble bien à la discussion entre
Moshé et les anges.
Les anges ont raison, mais
Moshé aussi.
Vous pensez bien que les anges avaient remarqué, avant ce désaccord, qu’il n’y avait ni jalousie ni yetser hara parmi eux. Alors que voulaient-ils avec la Torah ?
Il semblerait que ces anges s’intéressaient à la Torah pour ce qu’on appelle son aspect « Sod » (voyez le
Maharsha ad loc ainsi que le
Torat ‘Haim sur Sanhedrin 71a –sur Velama Nikhteva).
Il y a un revêtement humain qui recouvre le Sod intérieur de la Torah.
Certes les anges ne sont pas adaptés à ce revêtement, mais ils s’intéressaient à la partie intérieure, le Sod.
Dans un langage accessible, on va dire qu’ils s’intéressaient à la philosophie de la Torah.
Donc sans la faute d’Adam, la Torah aurait en effet eu un sens, celui qu’elle avait pour les anges.
Mais la Torah telle que nous la connaissons, avec son revêtement humain, n’aurait pas existé sans ce qu’on appelle la faute d’Adam.
Donc lorsque vous demandez : «
La Torah est-elle la conséquence de la faute d'Adam ou est-ce l'inverse ? »
Je vous répondrais : les deux ! c-à-d que la Torah avec revêtement est la conséquence de la faute d’Adam, mais la Torah dans son aspect Sod préexistait à Adam et au monde.
Voilà, je ne sais pas si ça vous avance grandement, mais c’est un début de réponse.
PS : concernant une source écrite pour "Istakel Beorayta Ouvara Alma", voyez le
Zohar dans
parshat Trouma (II, daf 161a) Histakel Ba Beorayta Ouvara Alma.
Quant à "koudsha berikh hou, orayta veIsrael had hou" que vous attribuez au
Zohar, je ne pense pas que la phrase se trouve texto dans le
Zohar , sa source est certainement dans
Zohar (III,73a) mais énoncée autrement:
"Shlosha darguin inoun, mitkashrin da beda, koudsha brikh hou, orayta veyisrael".
J’en ai déjà parlé ici :
http://www.techouvot.com/man_malhei_rabanan-vt13340.html