J'ajoute ce qu'écrit
Rav 'Haim Kanievsky dans son
Or'hot Yosher (§13); il y souligne que Yirat 'Het est différent de Yirat Shamayim, comme on peut le constater dans le texte de Birkat Ha'hodesh qui provient de a Gmara
Brakhot (16b) et où l'on prie pour une vie dans laquelle nous aurions de la Yirat 'Het et peu après, on prie aussi pour une vie dans laquelle nous aurions de la Yirat Shamayim.
C'est donc qu'il s'agit de deux notions distinctes.
Que signifie donc Yirat 'Het ?
C'est la crainte et la peur du péché lui-même, car la punition qu'entraîne un péché n'est pas un élément séparé et distinct du péché, c'est le péché lui-même qui "comporte" et déclenche la punition.
C'est pourquoi, même en ayant mangé un aliment Taref malgré soi (BeOness), nous trouvons des avis selon lesquels il y aura tout de même un Timtoum Halev (une obstruction des canaux spirituels) enclenché par cette consommation (bien qu'il n'y ait pas eu de péché à proprement parler).
[
ce point est discutable -et discuté. J'en parle dans ce cours: https://www.centre-alef.fr/rav-wattenberg-la-faute-du-tsadik/ (essentiellement dans sa seconde partie il me semble)]
Dès lors, celui qui faute, même sans le faire exprès, sera inquiet et aura "peur de la faute" (et fera Tshouva et espérera que sa Tshouva sera totale et agréée), c'est ce qu'on appelle "Yirat 'Het".
Rav Kanievsky précise ensuite que cette crainte de la faute sera nécessairement liée au niveau de Emouna de la personne et il écrit qu'on raconte au sujet du
Gaon de Vilna qu'étant enfant, il aurait touché un objet Mouktsé sans faire exprès et s'en serait évanoui !
(Histoire étrange, c'est plutôt le déplacement que le contact qui pose problème...)