Je reçois sans arrêt des messages liés à cette page.
Voir aussi ici:
https://www.techouvot.com/fermeture_des_synagogues_pour_cause_corona-vp52052.html#52052
On m'a fait savoir que le
Rav Frankforter optait pour la fermeture de la synagogue.
Idem pour le
Rav Osher Weiss.
Idem pour de nombreux autres rabbanim (de France comme d'Israël).
Généralement, les Rabbanim optent pour la fermeture, ceux qui insistent pour maintenir le minian ne sont pas les rabbanim de leur communauté.
C'est intéressant... (et à méditer).
La liste des arguments qui m'ont été présentés pour maintenir le minian est trop longue pour être détaillée, mais ces arguments n'ont pas de poids halakhique.
On me dit aussi:
"comment des rabbins nous interdisent de faire la prière à la synagogue?!"
Je tiens à faire comprendre aux lecteurs que
l'avis que j'ai présenté plus haut n'est pas une KOULA en Hilkhot Tfila, c'est une 'HOUMRA en hilkhot Pikoua'h Nefesh.
Aussi, je précise un autre point:
je n'ai jamais eu la prétention de pouvoir imposer mon avis, ce qui ne veulent pas en tenir compte sont libres de leurs actes.
Je ne fais que dire que l'importance de la Tfila Betsibour est toute petite par rapport à l'importance de Pikoua'h Nefesh, domaine dans lequel on ne se contente pas de suivre "le Rov" pour se dire que "Al pi Rov c'est bon", on doit se soucier du safek de safek de safek danger.
Il y a certainement des cas particuliers, si vous relisez bien ce que j'ai écrit plus haut, vous verrez que j'en tiens compte.
A mon sens, c'est le Rav local qui doit décider, pour chaque communauté.
Mais que les communautés sans rabbin ne se fient pas à l'estimation de leurs fidèles, il faut contacter un Rav Talmid 'Hakham, qui -grâce à son étude, connait l'importance de la Tfila betsibour et de Pikoua'h Nefesh.
Si jamais l'organisation d'un minian va permettre la contamination d'une personne -même si elle n'en tombe pas malade, mais elle en contaminera une autre, qui elle non plus ne tombera pas malade, mais elle en contaminera une autre qui elle sera malade et en danger de mort, c'est déjà suffisamment grave pour justifier l'annulation de tous les minianim de France.
Je sais que ceux qui doivent dire Kaddish se disent qu'il est impératif de maintenir le minian car ils tiennent au Ilouy Neshama de leur Niftar.
Kol Hakavod.
Mais il faut comprendre que dans cette configuration, ça serait l'inverse que cela produirait! Imaginez qu'au lieu de créditer au Niftar un Kaddish, vous seriez 'has veshalom en train de lui "créditer" un meurtre Beshogueg... On ne peut pas risquer pareille chose.
Je répète que si votre Minian présente des aptitudes particulières, qu'il ne dépasse pas les 15 personnes et que vous pouvez tout le long de l'office garder une distance de 2 mètres entre chaque fidèle, que les poignées, WC, etc., etc. seront nettoyées constamment et que chacun s'engage à écrire son laisser-passer directement sur sa chemise et ne pas porter de papier, dans ce cas,
vous avez l'autorisation du Consistoire de faire Minian.
Pareil si vous avez des voisins de résidence et que vous pouvez vous voir à dix sur vos balcons respectifs, vous pouvez faire un kaddish (et la Tfila) ainsi, il n'est pas nécessaire d'être sous le même toit pour "s'associer" et constituer un minian, il suffit de se voir mutuellement.
Comme il est légitime d'imaginer que pour l'écrasante majorité des juifs ce n'est pas le cas, celui qui a de la peine car il ne pourra pas réciter Kaddish doit savoir une chose fondamentale, qui n'est pas assez répétée toute l'année selon moi
(et j'ai même le sentiment que les rabbins ne font pas assez d'efforts pour diffuser cette information de manière générale) et c'est donc l'occasion de la répéter:
Une véritable étude de Torah dédiée au Niftar vaut BEAUCOUP plus que le Kaddish.
Le Kaddish est la solution "Shava Lekhol Nefesh" (accessible à tous) que les 'Hakhamim ont trouvé pour l'élévation de l'âme du Niftar, car le Am Haarets ne pouvait pas étudier
(NB: le Am Haarets à l'époque du Talmud était illettré et totalement inculte, ce qui n'existe presque plus de nos jours: chacun sait lire au moins en français).
C'est pour ça que le Kaddish est en araméen, la langue comprise par tous à l'époque (et non en hébreu comme la majorité de nos prières, car il fallait que le Am Haarets comprenne ce qu'il dit).
Mais il n'en demeure pas moins que l'importance du Limoud hatorah est nettement plus élevée.
Au point qu'un grand Rav a écrit dans son testament, la demande expresse à ses enfants, de
NE PAS dire le Kaddish pour lui les jours où ils n'auront pas pu étudier un Daf de Gmara!!!
On pourrait se dire qu'au contraire, ça serait toujours un kaddish de gagné, c'est vrai, mais je pense que le rav a voulu par-là donner de la valeur à tous les kaddishim que ses enfants réciteront pour lui, en leur faisant bien comprendre qu'un Kaddish seul est incomparable à un kaddish "accompagné" par l'étude d'une page de Gmara.
Quitte à "perdre" quelques Kaddishim, il préférait que ses enfants étudient Léilouy Nishmato.
Vous remarquerez aussi que dans le Kaddish (al israel) on ne prie pas pour "le repos de l'âme du Niftar", ni "pour les morts", ni "pour nos ancêtres", mais on prie pour
"tous ceux qui étudient la Torah dans cet endroit et dans chaque endroit", c'est bien parce que ce qui élève la neshama du Niftar est AVANT tout le Limoud hatorah, ainsi, même le Am Haarets qui était absolument incapable d'étudier, participait un petit peu à l'étude en priant pour ceux qui étudient la Torah
(méditez bien cette information, elle est gigantesque), et c'est ça que l'on fait dans le Kaddish! c'est prier pour ceux qui étudient! C'est ça le
Kidoush Shem Shamayim que nous souhaitons dans la phrase "Yehei Shmei Raba" car c'est l'étude de la Gmara qui constitue l'ESSENTIEL de la Avodat Hashem dans la vie d'un juif et c'est ça qui apporte l'élévation de l'âme au Niftar, car son fils aura participé (très légèrement) au limoud Hatorah s'il a récité son Kaddish avec ferveur et kavana au point que grâce à lui des étudiants de torah se porteront bien et pourront étudier un peu plus et il y aura un peu plus de Kidoush Hashem dans le monde. VOILA la puissance du Kaddish.
(et oui, quand les rabbins nous disent qu'aider financièrement l'étude de la Torah est un très grand mérite pour nos ancêtres, ils ne baratinent pas par intérêt.)
Bref, en temps normal, le top du top que l'on peut faire pour un Niftar, c'est un Kaddish accompagné de l'étude quotidienne de la Gmara, mais en comprenant que le moteur puissant est la partie étude.
Et en ce moment, pour ceux qui n'ont pas la possibilité de dire kaddish, le mieux à faire est d'étudier plein de Torah Léilouy nishmat le Niftar.