Citation:
Conseillez vous la lecture du comment de shadal sur la torah.
Ça dépend à qui.
Si vous avez déjà étudié les commentaires de la Torah de Rashi, Ramban, Kli Yakar (etc.) et que vous vous êtes ensuite attelé à étudier ceux du Ibn Ezra et du Rashbam, alors oui, je conseille celui de Shadal, l’étudier tout en étant conscient de certains points importants :
qui était l’auteur, et son manque de respect pour la Halakha.
Il ne s’agit pas de boire ses paroles les yeux fermés comme celles du Ramban.
Shadal était un linguiste distingué, il a écrit de très belles choses, mais il ne s’embarrassait pas toujours de la Halakha…
L’étudier nécessite donc encore plus de garder un esprit critique
(pour les autres aussi, mais c’est moins indispensable).
Par contre, si vous n’avez pas encore étudié le Rashi ou le Ramban, vous pouvez laisser Shadal pour plus tard.
Citation:
De plus que pensez vous de cette auteur.
J’aime beaucoup, il a des idées intéressantes et c’était un infatigable chercheur, en dépit d’une vie très difficile, il consacrait toutes ses forces à l’étude et la recherche sur le Tanakh et la langue hébraïque, en étant détaché du matériel.
Il était très « Emet » et recherchait toujours la vérité, avait une grande Emouna (Emet VeEmouna) et aimait beaucoup la ‘Hokhma et l’étude.
Ses relations épistolaires avec de nombreux savants de son époque sont très instructives, son analyse est souvent très pointue.
Mais il est prompt à décider de choses « énormes » sur le coup d’une étude, alors que ça semble absurde ou impensable.
Pour lui, dès que son étude allait en ce sens, dès que sa recherche le lui indiquait, il ne se souciait de rien ni de personne (ni de la halakha) pour décider en fonction.
Et c’est ainsi qu’il a commis plusieurs erreurs graves, dont certaines qu’il a reconnues lui-même après des années d’étude, en reprenant le sujet et se rendant compte que ce qui lui paraissait évident était en fait stupide car il ignorait un point ou n’avait pas pensé à un raisonnement.
[Peut-être serait-il encore revenu sur d’autres points graves s’il avait vécu un peu plus longtemps ? Il est décédé à 65 ans en 1865 -je crois pendant Yom Kippour.]
Ça arrive à tout le monde de se tromper, mais le problème avec Shadal c’est que son peu de respect pour la Halakha telle que fixée par les ‘Hakhamim lui permet « d’envoyer valser » la halakha en raison d’une étude qui aboutit sur une conclusion différente.
Alors qu’un étudiant plus modéré/ circonspect ne se permet pas de rejeter la Halakha sur la base d’une étude contradictoire, son respect pour les Anciens le pousse à se dire qu’il a peut-être commis une erreur ou qu’il lui manque un élément.
Il remet donc ça à plus tard et en parle avec d’autres Sages pour recueillir leurs avis et positions sur le sujet.
[Ce même tempérament est aussi responsable de différentes « disputes » qu’il a eues avec ses amis et qui auraient franchement pu être évitées.
C’est parfois déplorable.
Je pense que Shir l’avait compris à la fin et n’essayait plus vraiment de le raisonner sur ces points.]
Il faut donc voir les écrits de Shadal comme des idées sans garantie.
D’une part il peut contredire la Halakha
(et donc pour cela il faut s’y connaitre dans ce domaine avant de le lire aveuglément) et d’autre part, même en laissant la halakha de côté
(par exemple pour un sujet sans incidence halakhique), il arrive souvent qu’il change d’avis ensuite et l’écrive ailleurs.
Il y a actuellement en Israël un spécialiste de Shadal qui publie ses écrits, il s’appelle Yonathan Bassi et nous avons été en contact autour de certains écrits de Shadal.
Il (Bassi) est descendant de Rabbi David Pardo, dont un des descendant -Its’hak Pardo -l’ancêtre de Yonathan Bassi, était avec son frère Yaakov ‘Haï élèves de Shadal.
Bassi a « hérité » de manuscrits de son grand-oncle Yaakov ‘Haï Pardo reprenant des enseignements de Shadal et ses commentaires bibliques, cela permet de comparer les sources.
En résumé : Shadal c’est bien, mais pas pour tout le monde.