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Bonjour rav Watenberg, je suis très curieux de voir et de comprendre comment par la force d'un livre un homme (Hitler) a réussi à convaincre des populations entières à une telle barbarie, où est la conscience de l'homme? et comment peut-on faire ça en masse, avec ses frères et soeurs, ses voisins, tous dans la même entreprise sans que personne ne remette en question son prochain? Il est évident que le "secret" est caché dans son oeuvre, Mein Kampf.
Cette curiosité me pousse à ouvrir ce livre et à lire son contenu.
D'un autre coté je me dit que si ce livre à convaincu une génération à la barbarie, il risque de me convaincre aussi, au risque de devenir un petit peu nazi...
Qu'en pensez-vous?
(je reprécise, ce sujet m'intéresse vraiment, pour moi c'est de la magie ce qu'il a fait, ou plutôt devrai-je dire de la sorcellerie...)
Il n’y a rien de magique dans Mein Kampf, et ce n’est pas le seul livre qui ait tourné la tête à des gens.
Et il ne faut pas non plus croire que TOUS les allemands étaient d’accord avec TOUT ce qu’a fait le nazisme.
Il y avait des façons d’adhérer au nazisme sans pour autant vouloir tuer les juifs, certains Rabanim ont eux-mêmes plus ou moins apprécié les idées politiques d’Hitler et ont commencé la rédaction d’une lettre à l’intention du Chancelier (en 1933) pour tenter de l’amadouer et lui prouver la fidélité des juifs etc. (oui je sais c’est inimaginable et démentiel aujourd’hui, mais c’est ainsi). Parmi eux Rav Yossef Breuer, Rav E. Munk, Rav Yaakov Rosenheim.
Beaucoup d’Allemands étaient convaincus que pour sauver l’Allemagne il était indispensable de se débarrasser des juifs et autres « scories », mais pas pour autant en les trucidant de la sorte. Il suffirait de les renvoyer vers un autre pays…
Par contre, il y a énormément d’enseignements à en retirer, dont remarquer que fléchir un peu vers le mal peu entrainer beaucoup plus de mal que ce qu’on imaginait.
Quant à lire ce livre de nos jours, lorsqu’on est juif et au courant de l’histoire du nazisme (ce que les allemands ne savaient pas encore à l’époque), difficile de craindre de se faire embobiner par ce schizophrène moustachu. Pour les esprits hésitants, il existe de nos jours une édition accompagnée de notes critiques où les idées du livre sont contredites.
Ainsi, en lisant systématiquement les notes, vous ne craigniez rien 😊.
Les adorateurs d’Hitler au XXIème siècle (car il y en a encore !) ne souhaitent pas l’assassinat des gens, ils s’arrêtent un peu avant, ce qui veut dire que quasiment personne n’arrive aujourd’hui à accepter ce qui est sorti de cette « shita », même en aimant Hitler et en lisant son livre chaque semaine, tout le monde reconnait qu’il y a un problème (à part quelques fous furieux, mais ça, il y en a toujours, même sans nazisme).
A part ça, je ne sais pas quel est le pourcentage de la population allemande qui a réellement lu Mein Kampf, et il est connu que le moustachu psychopathe a gagné bien des cœurs par ses discours enflammés (déjà avant 1933).
J’ai écouté quelques bribes de ses discours, préservés sur des bandes sonores, il y a parfois aussi des films d’époque (post 1933, forcément). C’était au Mémorial de la Shoah (Holocaust Museum) à Washington DC. J’y suis allé en 2002.
J’ai trouvé ses discours bien vides, il hurle plutôt que ne parle et le contenu est composé de phrases qui s’imbriquent bien, sans pourtant vouloir dire grand-chose, mais j’ai été étonné de voir que mon voisin (juif frum) a été « positivement » impressionné par les hurlements du névrosé bipolaire, il disait comprendre que ça ait pu enthousiasmer le peuple.
Effectivement, les gens qui se laissent impressionner par les vociférations, sont à la merci de chaque frénétique enragé qui aurait assez de coffre et des microphones à disposition.
[Et je dois reconnaitre que certains Mashgui’him usent des mêmes procédés, ça hurle de la même manière, pour des phrases clés (en mode prêt-à-penser) parfois assez vides, la gestuelle des bras et le regard aussi se retrouvent, il y a plusieurs similitudes.]
Il faut savoir réfléchir un minimum par soi-même, on ne peut pas accepter la position de celui qui crie le plus fort sans se condamner à tomber un jour sur une mauvaise voie (voix).