Citation:
si on ne peut reprocher à une personne que sa femme est "moins" engagée dans les mitsvot que lui car chacun évolue à son rythme, alors pourquoi préciser les caractéristiques d'un chat"s des yamim noraim par exemple dont la femme doit aussi être engagée comme il se doit.
Vous posez une bonne question.
En effet, certains poskim invalident celui dont la femme ne se couvre pas les cheveux.
Il faut d’abord savoir que ce Din
(interdisant à l’époux dont la femme ne se couvre pas les cheveux, d’être Shalia’h Tsibour), est loin d’être simple et clair.
D’aucuns comprennent que celui qui est marié à une telle femme est lui-même pécheur, car la halakha l’obligerait à divorcer (cf.
Hag. Maïmoniot Ishout XXIV, 11).
Ce n’est pas tout à fait exact, la Halakha ne l’y oblige pas, tout au plus elle le lui conseille, ça serait une « mitsva » et non une « ‘hova », voir
Shoul’han Aroukh (E’’H §115, 4).
Mais même ceci ne représente que l’opinion du
Raavad et du
Mordekhaï, alors qu’il y a aussi une autre lecture possible, selon laquelle ça serait seulement un droit, un « Reshout » ; le mari aurait le droit de divorcer dans ce cas, sans payer la Ktouva.
Selon le
‘Helkat Me’hokek (E’’H §115, sk.18), c’est l’avis du
Rashba et du
Rambam (bien qu’il y ait des textes a priori contradictoires à ce sujet dans le Rambam).
Si le mari a seulement le droit (et non le devoir -Mitsva ou ‘Hova) de divorcer, on ne peut plus le disqualifier ou lui interdire d’être Shalia’h Tsibour.
D’autres Poskim estiment que si une femme ne se couvre pas les cheveux, son mari est certainement Nikhshal dans l’interdit de réciter Dvarim Shebikdousha (comme lire le Shema) en sa présence, voilà pourquoi il n’est pas considéré apte à être Shalia’h Tsibour.
Ça se discute.
Mais je pense que la vraie réponse à votre question est beaucoup plus simple :
Lorsque quelqu’un doit représenter le tsibour, on est beaucoup plus regardant, même sur des choses qui ne peuvent aucunement lui être reprochées.
Par exemple, il y a des Shitot invalidant celui qui aurait un défaut physique ! Cf.
Zohar (III, daf 173) et Maguen Avraham (O’’H §53 sk.8).
Cela n’indique pas qu’il serait Rasha, c’est juste que pour représenter le Tsibour nous souhaitons une autre personne.
Nous pourrions dire la même chose pour celui dont l’épouse ne se couvre pas les cheveux, sans avoir à entrer dans les considérations citées plus haut.