Citation:
J'ai entendu d'un cours vidéo d'un Rabbin une fois que Abigaïl (une des femmes de David) était tellement belle qu'elle sortait avec une toge à capuche pour ne pas faire trébucher les hommes. Et que par ce mérite, une fois décédée, elle a mérité de monter dans le plus haut niveau du Gan eden.
Je cherche la source de cela. J'ai fais quelques recherches mais sans succès. Pouvez-vous m'aider ?
J’ai déjà
(approximativement) entendu ça, mais je ne connais pas ce texte. Ce n’est pas une preuve qu’il n’existe pas, bien entendu. Mais je ne me souviens pas de ceci à propos d’Avigaïl.
Si un internaute peut faire une recherche par ordinateur afin de retrouver ce texte, Bekhavod. Personnellement je ne suis absolument pas doué pour faire une recherche par ordinateur, si vous n'avez pas trouvé, je ne pense pas trouver non plus.
Par contre, d’autres sources semblent s’opposer un peu à cette idée.
Tous les textes s’accordent pour dire qu’Avigaïl était une grande Tsadeket (et même une prophétesse), mais ce n’est pas sa Tsniout que l’on met en exergue.
Et même pour ce qui est du «
plus haut niveau au Gan Eden », nous trouvons dans le
Sefer Zekhira (Hamburg 1709, daf 26b-27a) qu’il y a 7 niveaux pour les femmes Tsadkaniot, on y indique une Tsadeket (ou plusieurs) pour chaque niveau et les mérites qui permettent d’accéder à ce niveau. Et c’est seulement au 5ème niveau que nous trouvons Avigaïl, c-à-d au 3ème en ordre d’importance et d’élévation (le 7ème tant le plus élevé).
Plus encore, le second niveau correspond aux femmes Tsnouot et qui, grâce à leur Tsniout, n’ont pas entrainé de péché chez autrui. Et Avigaïl n'y est pas mentionnée.
[Et le 5ème niveau, celui d’Avigaïl est celui des femmes qui prient Bekavana.]
De plus, voyez le
Yeroushalmi Sanhedrin (II,3) et le
Radak sur
Shmouel (I,25,32) où l’on mentionne une Taana contre Avigaïl qui aurait manqué de Tsniout et c’est pourquoi le verset (op cit) rend son nom sans le second Youd אביגל.
Aussi, la gmara
Meguila (14) qui dit qu’elle a dévoilé sa jambe, le
Tosfot sur place s’en étonne, la
Gaon de Vilna corrige un peu le texte, mais le
Radbaz (VII, §29) explique que ce n’était pas volontaire.
La
Gmara Psa’him (3a) souligne le fait qu’elle ait chevauché un âne
(au lieu de s’asseoir dessus, de côté) et que ce n’est pas Tsanoua, mais elle l’explique en disant que, le chemin étant dangereux
(ou qu’il y avait une autre raison d’avoir peur), c’était acceptable.
Certains commentateurs ont lié ces deux enseignements en disant que sa jambe s’est dévoilée en montant (ou en descendant) de l’âne justement. Voir
Midrash Talpiot (daf 11d).
[voyez encore dans les vikou’him du
Shevet Yehouda (Jér.1992, p.164) où l’on énumère des femmes pieuses en leur attribuant un atout particulier : אביגיל בהשכלה ואסתר לחן וחנה לתפלה ומרים אמנו לצניעות ,
Avigaïl pour son intelligence,
Esther pour sa grâce,
'Hanna pour sa prière, et
Myriam pour sa Tsniout.
De nouveau, la Tsniout n’est donc pas attribuée à Avigaïl.]
