Citation:
Je me suis mal exprimé, mais ce que je cherche, c'est en fait la source de ce minhag, la raison.
J'ai différencié certains amoraim et tanaaim qui le faisaient et d'autres non, pour mettre en exergue le fait que si ça avait une source profonde, une raison mystique, cela aurait été fait systématiquement. Vous avez effectivement raison en soulignant le fait qu'ils avaient plusieurs fils, et que ce n'est pas représentatif.
Ainsi, je reformule ma question : obligatoire ou pas obligatoire, c'est en fonction des minhaguim, mais quelle source trouve t'on à appeler son enfant du même nom que le grand père ? Y a t'il une raison particulière et y a t'il un changement si le grand père est vivant ou décédé ?
J'ai entendu que si un grand père est décédé, cela permet de faire revenir l'âme (sous certaines modalités) à travers le petit fils (je suis bien entendu assez sceptique, mais enfin, je n'ai pas non plus de bonnes connaissances de la kabbalah).
Chez les Ashkenazim, on ne donne le prénom que des ancêtres décédés, chez certains sfaradim aussi, alors que chez d’autres Sfaradim, on donne volontiers le prénom des grands-parents vivants.
Une coutume ancienne et, de nos jours, quasiment disparue consistait à donner le prénom du
père de l’enfant -et de son vivant ! Comme le font les américains avec « junior ». J’en ai déjà parlé sur ce site. Voyez ici :
https://www.techouvot.com/viewtopic.php?p=29881#29881
Quant à « faire revenir l’âme du défunt », il ne faut pas trop prendre à la lettre ces choses-là.
Tout d’abord le Minhag de nommer du nom de l’ancêtre existait aussi chez ceux qui ne croyaient pas aux Guilgoulim, il est très ancien et figure dans le
Midrash Bereshit Raba (37,7).
Et ensuite, les kabbalistes eux-mêmes vous diront que depuis l’époque du Arizal, toutes les âmes sur terre sont des âmes recyclées (guilgoul), et ils vous diront aussi qu’on ne revient pas plus de 3 fois sur terre en Guilgoul. De là, vous comprenez que les noms de grands-parents repris une génération sur deux, prouvent bien que le guilgoul ne suivra plus.
De plus, lorsqu’il y a 2 petits-enfants (ou plus) qui portent le prénom du grand-père, on est bien obligé d’admettre qu’ils ne sont pas tous le guilgoul du défunt, ou alors qu’ils n’ont écopé que d’une « partie » de son âme. C-à-d un Nitsots.
Ça ne veut pas dire que c’est vraiment la même âme qui revient sur terre dans un autre corps, c’est juste un Nitsots, une étincelle de cette âme qui s’attache à cette nouvelle âme. C’est un concept kabbalistique qu’il n’est pas bon de comprendre selon le sens littéral.
Comme beaucoup de notions de Kabbala, il est préférable de ne pas en parler et de dissimuler ces idées, car ceux qui ne s’y connaissent pas vont s’imaginer les comprendre selon ce que ces mots peuvent vouloir dire dans leur esprit et ils vont croire que c’est la même Neshama qui revient sur terre.
Résultat, nous avons aujourd’hui des tas de juifs qui délirent totalement en pensant qu’ils pénètrent la kabbala.
Au niveau « pshat », on donne le nom du grand-père ou d’un Tsadik dans l’espoir que l’enfant se sente engagé et porté par ce prénom et ce qu’il représente. C’est aussi pour cela qu’on ne donnera pas le nom d’u Rasha à un enfant (
Yoma daf 38).