Citation:
Dans votre cours zoom de mercredi soir ( merci beaucoup pour ces cours zoom)
Merci à vous de les suivre avec concentration.
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Ce qui m'a toujours étonné c'est qu'il me semble qu'il s'agit de la mitsva positive de vé alarta bi dérahav. Donc d'une "simple" mitsva positive. Je dis "simple" parce que dans la hiérarchie des mitsvot , une mistva positive ( sans karet, etc.) n'a pas l'importance qu'on attendrait pour la dvékout à Dieu.
C’est une bonne question.
Voici la bonne réponse :
Une simple Mitsva positive peut être extrêmement importante, même si elle (=son annulation) n’est pas sanctionnée par un Karet.
Les Tfilines c’est important et l’annulation n’entraîne pas Karet
(je précise que le Din de « Karkafta dela Mana’h » signifie de ne jamais mettre les Tfilines).
Idem pour les Tsitsiot sur lesquels on nous dit que c’est une Mitsva qui pèse comme les 613 mitsvot et celui qui la transgresse
(et porte un Arba Kanfot sans Tsitsiot) n’est pas passible de Karet.
Pareil aussi pour habiter dans la Souka ou manger la Matsa le soir de Pessa’h, etc.
Et j’irai même plus loin : la Mitsva de croire en D.ieu (Emouna) qui selon certains Rishonim se trouve au début des dix commandements (Anokhi…), c’est quand même important, non ? Eh bien l’athée
(pas l’idolâtre, l’athée) , qui est donc "Kofer Beïkar"
(et Ikar=essentiel) n’est pas passible de karet non plus pour cela!
Pourtant, c’est plus que capital, celui qui ne croit pas en D.ieu n’accomplira pas toute la Torah !
(et il aura des ‘Hiyouvei Karet pour ses transgressions qui en découleront comme manger du ‘Hamets à pessa’h ou transgresser Shabbat ou ne pas manger du Korban Pessa’h etc., mais pas pour le fait de ne pas croire).
Il en va de même pour Vehalakhta Bidrakhav, qui a beau être une Mitsva capitale et essentielle, son annulation n’est pas sanctionnée de Karet.
Je pense qu’il faut également comprendre que cette Mitsva qui indique de suivre les voies de D.ieu et les bonnes Midot, couvre donc aussi de très petites actions.
Il ne serait pas sensé de punir de karet celui qui aurait transgressé Vehalakhta Bidrakhav parce qu’il aurait commis un (tout petit) péché lié aux Midot.
Même si c’est un péché conséquent, disons que quelqu’un a été dur avec autrui, il ne s’est pas montré miséricordieux, on peut lui reprocher Vehalakhta Bidrakhav, Ma Hou Ra’houm, Af Ata ! Doit-il mériter Karet pour cela ?
Alors oui, si ce manque de ra’hmanout revient à tuer une personne, là, d’accord, mais on ne peut pas dire que chaque infraction à Vehalakhta Bidrakhav mérite un Karet.
Une déviation grave des Midot Tovot pourra entraîner un Karet ou une punition de cet ordre, par exemple, celui qui humilie son prochain publiquement n’aura pas part au monde futur
(Avot III, 11 et Baba Metsia 59a), mais s’il l’humilie entre quatre yeux, ça reste moins grave.
On pourrait se dire qu’il n’est pas normal qu’il puisse y avoir des péchés qui se présentent sous forme de « simple mitsva/aveira » dans la Torah, alors que l’on risque très gros en les enfreignant, mais il faut savoir (et comprendre surtout) qu’il y a même des actions qui ne sont pas définies du tout comme étant un des péchés de la Torah (ni Mitsva ni Aveira) et qui, pourtant, sont gravissimes au point d’entraîner des punitions colossales.
Il y a bien des péchés uniquement par décret rabbinique (« miderabanan ») qui entraînent un ‘hiyouv Mita Bidei Shamayim, cf.
Brakhot (4b) et
Avot Derabbi Nathan (II, 8).
Et dans
Derekh Erets Zouta (§8), il y a une version qui indique que c’est ‘hayav Karet !
Voyez aussi
Tosfot Sotah (4b sv. Neekar) et
Erouvin (21b) et Avoda Zara (27b).
Voir également
Shabbat (13b) concernant le Talmid qui est mort jeune car il enfreignait les har’hakot -qui ne sont pourtant, selon le
Ramban, « que » Miderabanan.
Tout le monde connait la Mishna de Bamé Madlikin
(shabbat 31b) qui parle de Mita Bidei Shamayim au moment de l’accouchement pour l’infraction de trois péchés, dont « Hadlakat Haner », or, allumer les bougies de Shabbat n’est "que" Miderabanan
(cependant, voir la question de Rabbi Akiva Eiger et du Shoshanim Ledavid, et la réponse du Pnei Yehoshoua et du Rashash, d’après laquelle il résulte que nous parlons là d’un péché min hatorah.
Mais cette réponse est loin de faire l’unanimité et présente une difficulté dans les mots des ‘Hazal -j’en parle dans le Sefer que je suis en train d’écrire et que j’espère publier prochainement bez’’h).
Mais même s’il n’y a pas d’interdit Miderabanan, c’est donc totalement autorisé par
(la lettre de) la Torah et les ‘Hazal, il peut y avoir une punition et même une punition terrible.
Voyez à ce sujet le
Yaabets sur
Guitin (58a) qui montre de la Gmara qu’un acte ignoble et cruel, même s’il respecte la lettre de la Torah et du Shoul’han Aroukh, si c’est ignoble, cela va à l’encontre de
l’esprit de la Torah et c’est grave.
L’exemple type est l’histoire de l’apprenti charpentier que vous trouverez contée dans la gmara là-bas.
C’est-à-dire que l’argument cité plus haut qui consiste à dire que « ce n’est pas normal/admissible »
(qu’il y ait des actions non prohibées par le texte de la loi et qu’elles soient tout de même sévèrement punies), n’est pas une Taana, car c’est D.ieu qui a implanté en nous le bon sens qui nous indique à lui seul que c’est contraire à la volonté de D.ieu (de commettre un acte ignoble non explicitement interdit par le Shoul’han Aroukh).
PS: Il est tard, je ne me relis pas, désolé pour les éventuelles fautes.