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Nous envisageons beezrat Hachem de faire notre Alya à Yeroushalayim cet été mais je me demande ce qui est le mieux pour mon fils de 13 ans: d'un côté j'aimerais qu'il aille à la Yeshiva ketana en Israël mais il ne peut pas y rentrer directement car il y aura un problème d'intégration avec uniquement des israéliens donc on m'a justement conseillé de lui faire passer une année de kita 'heth dans une bonne école francophone (par exemple chez Rav Bijaoui) puis d'aller ensuite dans une yeshiva israélienne. L'autre option serait de faire la yeshiva ketana en France et de faire notre Alya après. Sachant que mon fils n'est pas du tout agressif et j'ai peur qu'avec les israéliens il ne profite pas comme il faut de la yeshiva. Et il n'y a pas de yeshiva ketana francophone à ma connaissance.
Je vous serais très reconnaissant de m'aider Béézrat Hachem à faire le bon choix.
Bien, je ne vous connais pas, et il est impossible de vous répondre convenablement sans vous connaitre.
Il me faudrait beaucoup plus d’informations pour bien vous conseiller, je vais donc essayer de jouer à Sherlock Holmes pour ne pas vous laisser sans réponse.
Voici ce que je peux supposer de vous :
Couple pratiquant, français, sfarade, relativement jeune (proche des 40 ans), assez religieux pour renoncer au Bac et envoyer son fils à la Yeshiva Ktana -mais c’est un cheminement personnel car vos parents ne vous ont pas envoyé à la yeshiva et vous ne semblez pas avoir de famille proche orthodoxe en Israël
(assez âgée et frum pour vous conseiller).
Si ces suppositions sont plus ou moins justes, j’aurais tendance à vous conseiller de l’inscrire en Yeshiva Ktana en France et de repousser votre Aliya, pas seulement d’une année, mais au moins de trois.
Et c’est sans tenir compte d’un éventuel petit-frère dont l’âge pourrait ou non poser problème, et bien entendu, sans tenir compte non plus de tous les autres multiples paramètres, comme celui de la Parnassa. Si vous avez une opportunité de travail (en Israël) qui se présente maintenant et non dans trois ans, c'est autre chose.
Si votre fils avait moins de six ans, je vous aurais au contraire conseillé de vous dépêcher de faire la Aliya avant qu'il ne soit trop âgé pour s'adapter, car vous me semblez être assez orthodoxe pour réussir votre Aliya.
Ceux qui sont religieux mais qui souhaitent que leur fils ait une éducation avec un bon niveau de 'hol, ne trouvent pas en Israël ce qu'ils ont en France, c'est beaucoup plus compliqué.
Votre profil s'arrange mieux généralement, mais l'âge dont il est question ne s'y prête pas bien.
Si vous étiez vous même doté d'un bon parcours Yeshiva en Erets
(réalisé dans votre jeunesse) et aviez de la famille frum avec des neveux en Yeshiva sur place, ça aurait beaucoup facilité les choses.
Il est clair que votre fils risque gros en venant en Israël dès cet été, surtout s’il n’est pas agressif comme vous le dites. Et à moins d’avoir un QI supérieur à 190 ou autre particularité exceptionnelle qui lui permettrait de forcer le respect de ses camarades et de rattraper son retard en Kodesh
(le retard est inhérent à la langue etc.), il va se faire manger par des petits israéliens sabras plus qu’agressifs par rapport à un petit français poli et timide, qui va -au mieux- balbutier dans un hébreu hésitant durant les premiers mois, et en cela aider les plus railleurs de ses petits camarades à le ridiculiser.
Vous ne pourrez pas l’aider sur de nombreux domaines, en fait vous ne comprendrez probablement pas vraiment non plus le fond des problèmes qu’il va rencontrer, qui dépendent de la mentalité locale que vous ne pouvez saisir pleinement si vous n’avez pas vécu parmi eux étant jeune.
La mentalité sabra est dure. Si on est très jeune, on évolue avec, mais si on a déjà grandi en France, il faut être adulte pour pouvoir s'adapter sans en être perturbé outre mesure. 13 ans n'est pas l'âge idéal pour débarquer en Israël
(pour ceux qui visent le cursus yeshiva. S'il s'agit d'intégrer la société laïque, c'est encore différent).
Bref, faire votre Aliya maintenant c’est risquer sérieusement la Hatsla’ha de votre fils dans le monde des yeshivot.
Quant à « redoubler » pour passer par une école francophone durant un an comme on vous l'a suggéré, c’est certes une bonne idée, mais insuffisante et qui ne lui permettra pas forcément d’intégrer les meilleures yeshivot ensuite, alors qu’avec un bon parcours Yeshiva Ktana en France, il pourra se faire accepter dans de très bonnes yeshivot Gdolot en Erets s’il est studieux.
Je ne connais pas non plus (en Israël) de yeshiva Ktana francophone et de niveau sérieux.
Il y a certainement dû y avoir des essais, peut-être que certaines « tentatives » sont actuellement « en cours », je n’en sais rien, mais tant que vous n’avez pas de bonnes raisons de croire qu’un tel établissement marche bien et réussit dans sa mission, n’y allez pas les yeux fermés.
Les structures françaises en Israël sont peut-être (ou certainement) à conseiller dans le cas où la famille a DEJA fait la Aliya et se retrouve en Israël, mais si vous me demandez cela AVANT la Aliya, lorsque vous êtes encore en France, je pense qu’il est préférable de repousser votre Aliya de 3 ou 4 ans, car à 16 ou 17 ans et avec un bagage de 3-4 ans de yeshiva Ktana en France, votre fils sera bien mieux armé pour affronter le monde israélien.
(mais comme dit plus haut, je ne vous connais pas et il faut aussi composer avec le reste de l'éventuelle fratrie...)
Bref, sans vraiment vous connaitre, je vous conseillerais plutôt de programmer votre Aliya pour dans 3 ou 4 ans.
Mais c’est sans savoir si financièrement etc. ça marche, ni s’il y a un petit frère qui suit juste après, etc.
C’est pourquoi je vous disais qu’il faut vous connaitre pour vous conseiller. Et
le meilleur conseil que je puisse vous donner sans vous connaitre est de consulter votre Rav qui vous connait bien.
PS : Je ne suis pas sans savoir que certains rabbanim vous diront de « foncer » et de faire tout de suite la Aliya
(ET que chaque minute de plus dans la Touma de la France met en danger votre spiritualité,
ET que votre fils va forcément mieux réussir en limoud s’il arrive plus jeune en Israël,
ET qu’il n’y a de Torah qu’en Israël,
ET que les rabbanim de France font tout pour garder leurs ouailles le plus longtemps car ils pensent à leur Parnassa au lieu de se soucier de votre progression spirituelle,
ET qu’eux-mêmes ne font pas leur Aliya car ce ne sont que des poules mouillées présentant leur incohérence vis-à-vis d’Israël comme une crainte spirituelle, alors qu’il n’y a jamais eu un seul enfant d’origine française qui n’ait pas magnifiquement réussi en Israël, etc…),
mais les résultats leur donnent trop souvent tort.
Le nombre impressionnant de jeunes français dont le parcours Limoud
(voire pire) a été abimé
(voire pire) suite à la Aliya de leurs parents, laisse dubitatif et très méfiant
(voire pire 😊 ).
