A
Verna 1 :
Citation:
Le Shout Bnei Vanim parle d'une "svara" mais peut-être peut-on dire que :
1/Cette svara n'est pas irréfutable, il n'est pas terrifiant d'imaginer que deux lettres aient été créées par Hashem pour une prononciation similaire
Cette Svara en terrifie plus d’un, ce n’est pas le seul à dire qu’il est absurde d’imaginer deux sigles pour le même son.
De plus, vos prémisses supposent que ce soit D.ieu, lors de Matan Torah, qui ait créé l’alphabet, ce qui est loin d’être évident.
Si c’était le cas, imaginez les Bnei Israel se retrouvant devant un texte en caractères incompréhensibles, ils devaient être déconcertés… (et je n’entre pas dans la ma’hloket autour de quel alphabet a été utilisé pour le don de la Torah, ce n’est pas forcément le Ktav Ashouri que nous connaissons…).
Citation:
(J'imagine qu'al pi kabala certains trouveront facilement comment justifier ces redondances apparentes)
Là, pour le coup, vous avez parfaitement raison, certains sont allés jusqu’à expliquer l’inexplicable en arguant que leur thèse est « Al pi kabala », donc on devrait aisément en trouver qui vous expliqueront que le Tav et le Tet se prononcent pareil.
Certains « kabbalistes » sont professionnels pour justifier tout et n’importe quoi, alors pourquoi pas ça.
Mais il faut comprendre qu’ajouter les termes « Al pi kabala » ne donne pas raison -même si cela décourage les honnêtes gens de toute tentative d’y comprendre quelque chose.
Souvent il conviendrait de traduire « Al pi kabala » par «
Al pi délire personnel » ; on ne peut pas se fier à ce que chaque prétendant assure détenir Be’hokhmat Hakabala, c’est trop facile.
Citation:
2/Les puristes, vous diront qu'il y'a toujours une légère différence, de même qu'entre le tet et tav, kaf et kouf etc..(cela se ressent bien dans la lecture des communautés tunisiennes)
So what ? Ça, c’est que JE vous écrivais plus haut, je me cite : «
les Daykanim marocains et djerbiens vous diront qu’il y a une différence, mais très subtile ».
Mais ça ne vient pas contredire la Svara du Bnei vanim, au contraire.
Citation:
3/Concernant sin et samekh, lorsque la guemara chabat fait la drasha Sinaye / Sin'a , il est peu probable qu'elle se fonde sur une erreur qui ferait qu'on prononce Sin et Samekh pareillement, la guemara pense vraiment qu'on doit les prononcer de la même façon et à ce titre la drasha a du sens. (On voit mal la guemara dire " allez, même si on sait qu'on n'est pas surs de comment se prononcent correctement le Sin et/ou le Samekh, on fait une petite drasha en utilisant ce principe"). Vous me répondrez surement que pour ses drashot la guemara ne s'embarrasse pas de cela, et une simple "proximité de prononciation" suffit.
Votre clairvoyance nous fait gagner du temps, en effet, nous constatons de nombreuses Drashot du type Al Tikrei, que la Gmara ne s’embarrasse pas de tels détails pour asseoir une idée.
Pour vous le prouver, voyez
Sotah (13a) où la drasha passe de
Shefer à
Sefer, c-à-d qu’on n’assimile pas seulement le Samekh au Sin, mais aussi au Shin !
Vous n’allez tout de même pas en déduire que le Shin, le Sin et le Samekh se prononcent de la même manière ?
Pareil dans
Nida (13) entre Sho’hatei et So’hatei.
Et que direz-vous du
Midrash Sho’har Tov (XVIII, 10) qui passe de
Afafouni avec un Alef à
Afafouni avec un Ayin ? c’est une preuve pour les Ashkenazim ?
Ou encore :
באניות – בעניות
(Esther Raba §1)
בגיחו – בגיאו
(Vayikra Raba XIV, 4) le ‘Het et le Alef se prononcent pareil ?
Et il y en a encore des dizaines de ce genre…
Mais je ne vous réponds pas « que » cela.
Il se trouve que cette confusion entre le Sin, le Tsadik (Sadé) et le Samekh est ANTERIEURE à l’époque talmudique, c’est la première erreur, le premier oubli de prononciation (et pendant longtemps le seul) du peuple juif.
On en retrouve déjà la trace il y a 3000 ans, à peine 300 ans après Matan Torah.
Dans le Shas, nous avons
Sotah écrit avec un Samekh alors que dans la Torah c’est avec un Sin.
Dans le Kel Adon du shabbat matin, en place du mot qui devait débuter par un Samekh, nous avons Smé’him (avec un Sin).
Pour le Tsadik/Sadé qui est rendu en Sin, nous avons par exemple dans
Tehilim (105, 9) אשר כרת את אברהם ושבועתו לישחק
Citation:
Citation:
"Je vous ferai remarquer que cet argument peut tout aussi bien se retourner, se lire à l’envers ; Si le Rosh n’a rien soulevé, c’est que les espagnols prononçaient le Kamats O comme les allemands ! 😊"
Très bien renvoyé Rav, si je puis me permettre.
Comme c’est à vous que c’était adressé, oui, vous pouvez vous le permettre 😊
Citation:
Citation:
"Cependant, ça ne veut pas dire qu’il faille le prononcer « O », mais entre les deux, un « O » ouvert ou un « A » fermé, comme les yéménites, en fait."
Ou peut-être que les deux se prononcent A, mais le kamats est plus long, comme c'est accepté :
Disons que ce n’est pas ce qui ressort des Rishonim qui parlent d’une prononciation différente et non plus courte ou plus longue.
De plus, comme nous trouvons une distinction (autre que la longueur) dans différents pays (Angleterre, France, Allemagne, Pologne, Hongrie, Ukraine, Russie, Yémen, etc.), tout porte à croire que c’était le cas dès l’origine.
De plus, tous les Sfaradim vont -eux aussi- prononcer certains « Kamats » comme les Ashkenazim.
Comme souvent dans le mot כל et d’autres encore.
Ça devrait suffire à mettre la puce à l’oreille des Sfaradim les plus endurcis…
Enfin, certains expliquent que le sigle du Kamats est constitué d’un trait, rappelant le Pata’h, et d’un point en-dessous, rappelant le ‘Holam…
Les marocains « old style » font du Kamats un « A fermé », c-à-d que ce n’est pas qu’une question de longueur, mais le son même du Kamats se rapproche un peu plus du O (par rapport au Pata’h).
Citation:
si l'on parle des voyelles, pourquoi s'offusquer uniquement du patah et du kamats, lorsque d'autre part le son "é" se prononce via 3 ponctuations différentes,
Mais je m’offusque volontiers des autres Nekoudot qui se liraient de la même manière (et là, même votre limoud Zkhout kabbalistique expliquant que D.ieu aurait souhaité deux lettres différentes pour le même son, ne pourra s’appliquer que plus difficilement, en effet, les sigles voyelles sont, selon toute vraisemblance, des inventions tardives et ne datent pas de Matan torah (où les Nekoudot ne se représentaient pas par ces sigles).
La raison pour laquelle j’ai parlé (seulement) de Kamats-Pata’h est simple : c’était le sujet de votre question, sur la prononciation du nom de D.ieu en -nay ou -noy.
Citation:
et les posskim en font même un sujet (pour "zekher" de parachat zakhor )
Je sais, c’est excessif ce « Zeyykher ».
Le Tseirei devrait être un « é » ou « ei », mais pas « ey ».
Citation:
Si je tiens le même raisonnement d'inacceptabilité d'un même son pour deux nekoudot différentes alors je dois aussi trouver trois prononciations différentes pour le ségol, tséré, chéva na, et pas juste une différence sur la longueur...
Mais assurément ! Si ces trois-là font le même son, à quoi bon les distinguer ?
Le SEGOL correspond un peu au « è » ,
le TSEIREI au « é » (ou « ei »)
et le SHVA au « e » (et la distinction entre Na’ et Na’h existe aussi en français lorsque le « e » est muet ou plutôt avalé.
Différentes langues ne permettent pas vraiment le son « e », c’est pourquoi il s’est perdu dans plusieurs Kehilot et les Sfaradim ont tendance à tout transformer en « é », mais il est évident qu’il doit y avoir une distinction entre eux.
Citation:
Citation:
"C-à-d qu’un Ashkenaze qui prononcerait en Sfarade (comme il y en a eu beaucoup suite au sionisme), doit faire attention de prononcer le nom de D.ieu en Ashkenaze afin de distinguer entre Son nom (A…noy) et le pluriel de Adoni (« mon maître ») mot qui se dit Adonay et veut donc dire « mes maîtres »."
Les ashkenazes avec qui je prie (Houg hatam sofer) prononcent AD- oye-noye. Donc ils prononcent le holam et le kamats pareil : en voulant s'échapper du patah, on retombe sur un holam...
Errare Sfaradicum Est 😊
Ils ne prononcent pas «
le ‘Holam et le Kamats pareil », ils prononcent le ‘Holam « oy » et le Kamats « o ».
Vous entendez « oy » (Ad…
noy) car il y a un Youd à la fin du Shem!
Vous ne prononcez pas le Kamats « ay », pourtant vous dites Ad…nay.
(Cependant, il semble aussi improbable que le ‘Holam soit « oy », nous avons des mots où il est suivi d’un Youd qui semble vraiment en trop…
Le ‘Holam et le Kamats doivent se distinguer, mais sans en arriver à « oy ».
ça doit être la différence entre « o » et « au », ou entre le « o ouvert » et le « o fermé ».)
Citation:
Concernant noye/ni/naye : Rachi sur Vayera vient préciser que le mot A--aye est hol dans le cas du passouk guimel, sous-entendu que le nom de D' se prononce identiquement aux a-aye ("mes maitres") et qu'il pouvait y avoir confusion (חידושי אגדות על מסכת שבועות ל״ה ב). Donc le Ado... de "mes maitres" et du nom divin se prononcent pareillement (oye ou aye ?) et ça n'a pas l'air de déranger la tora..
Errare Bis Repetita.
Vous oubliez que dans la Torah, il n’y a pas les voyelles.
Donc le mot s’écrit de la même manière.
Voilà pourquoi Rashi précise s’il est ‘Hol ou Kodesh, précisément pour savoir comment le ponctuer -et donc le lire.
Citation:
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"De manière plus générale, je considère qu’il n’est pas obligatoire de prononcer correctement, si notre façon de prononcer correspond à ce qui s’appelle du Lashon hakodesh à notre époque/dans notre pays, c’est du Lashon hakodesh."
Je suis d'accord mais est-ce encore recevable si l'on prononce "Hayom Harat olam" avec un Tav ashkenaze, ce qui change très péjorativement le sens (Cf Rav Mazouz) y compris en lashon hakodech de notre époque.
Bien entendu, si l’on ne prononce pas correctement (et qu’en l’occurrence on ne distingue pas le Sav du Samekh) lorsque ça donne un AUTRE sens à la phrase, c’est embêtant.
C’est exactement le même problème qu’Ad…nay qui peut vouloir dire autre chose que le nom de D.ieu…
Donc, selon moi, si cette prononciation ne distinguant pas est « établie », ça passe.
Mais l’adopter n’est pas souhaitable. (= un Sfarad peut continuer à dire Ad…nay et un ashkenaze à dire Haras.)
Citation:
NB : Est-il possible de soutenir financièrement l'édition de votre livre ?
C’est gentil, mais ce Sefer est B’’H entièrement sponsorisé par une seule personne souhaitant le dédier Leilouy Nishmat un Niftar.
Il n’y aura donc pas d’autres participants.
Mais pour le Sefer suivant (qui suivra rapidement je l’espère), ça sera possible.
PS: ne pouvant prendre le temps de me relire, je vous prie d'excuser les fautes.