Citation:
J'ai du mal à comprendre comment le passage
" Si vous étiez un juif lituanien du XIXème siècle, je vous aurais plutôt répondu dans ces termes :
‘Has Veshalom ! Les Avot étaient des Malakhim Mamash et nous n’avons absolument AUCUNE Hassaga de leurs moindres faits et gestes.
Si nous étions amenés à les rencontrer, nous serions littéralement brûlés et consumés par le feu de leur Kdousha "
pourrait permettre d'arriver à la même conclusion que celle que vous proposez dans cette réponse (avot = des humains de super bonne qualité)
Dois-je vous expliquer que vous n’êtes pas un lituanien du XIXème siècle ?
Un français du XXIème siècle comprend autrement ces mots qui avaient pourtant un autre sens pour un lituanien du XIXème siècle.
Vous confirmez ce que je dis si pour vous ces deux phrases ne veulent pas dire la même chose.
Si vous avez du mal à comprendre que cela puisse vouloir dire la même idée c’est parce que vous n’êtes pas un lituanien du XIXème siècle, c’est tout.
C’est bien ce que je disais, que le français d’aujourd’hui comprend ces phrases différemment…
Ce que je veux dire c’est que chaque époque et chaque pays peut avoir ses codes linguistiques et qu’il faut savoir comprendre ce que l’on peut lire parfois dans certains Sfarim.
Lorsqu’on Rav Lituanien du XIXème siècle dit que le fait de voir une personne (disons Yaakov Avinou) nous consumerait tant il est Kadosh, dans la tête d’un français d’aujourd’hui ça veut dire que la personne va arrêter de vivre, qu’un feu va se déclarer et qu’il finira en cendre, mais ça n’est pas ce que ça voulait dire dans l’esprit d’un juif lituanien qui, en entendant cela savait qu’il s’agissait toujours d’un humain, mais d’un humain très Tsadik, d’un niveau bien plus élevé que ce qu’on imagine habituellement et qu’il ne sera pas nécessaire d’appeler les pompiers.
Citation:
J'ai entendu dire sur Rav Shah' qui mangeait "avec sa guemara" (certainement pour dire qu'il étudiait tout le temps et y compris pendant le repas).
Si c'est vrai, on voit donc que, il n'y a pas si longtemps, des humains étaient capables de conserver un lien avec Hachem même pendant leur repas (et je ne parle pas de "tikoun hanitsotsot chebahakhila" ou de kavanot qui permettraient de garder ce lien même sans guemara).
C'est simplement pour illustrer la notion de garder un lien ininterrompu, même pendant des actes profanes.
Bon j'avoue que le besoin d'aller aux WC implique une micro interruption tout de même...
Mais il ne me semble donc pas impossible de dire la même chose sur les Avot, et la séouda de itshak est une séouda réelle, mais Itshak n'en a paqs été méssiah' daat de son limoud pour autant.
Relisez mieux.
Il ne s’agit pas simplement de manger avec sa Gmara.
On nous dit qu’ils consacraient 9h à la prière et 15h à l’étude.
En français moderne ça veut dire qu’ils ne dormaient pas (faites le calcul 😊).
Et commencer à étudier avec son père et son grand-père en ‘havrouta dès le jour de sa naissance, c’est quand même un peu bizarre -dans les mots d’un français d’aujourd’hui.
C’est pourquoi je souligne que chacun a sa langue et sa façon de s’exprimer, il faut savoir comprendre ces déclarations.
Citation:
Idem pour yaakov qui a étudié "pendant 15 ans" avec Avraham, je n'ai pas lu dans le texte, mais pourquoi ne pas comprendre par "Il a étudié depuis qu'il a eu conscience d'exister et qu'hachem existe", ce qui, additionné à la proximité physique de Avraham, donne un lien de 15 ans, dont il a appris les bonnes midot depuis son berceau
Ça n’entre pas tellement dans les mots mais peu importe, ce que je viens dire n’est pas qu’il ne faille pas le comprendre ainsi, je viens uniquement dire que lorsqu’on nous dit, aujourd’hui, en France, que Yaakov a commencé à étudier en ‘havrouta avec son père et son grand-père dès sa naissance, et durant ses 15 premières années, et à raison de 15 heures d’étude quotidiennes, eh bien ça ne veut pas dire ce que vous dites.
Quand on dit (aujourd’hui) qu’un Tsadik a étudié pendant 15 heures par jour ça veut dire 15h sur la montre.
Et si c’est en ‘havrouta avec tel autre Tsadik, ça veut dire qu’il y avait une interaction entre eux. Etc.
Je sais bien que ce n’est pas ce qui s’est passé, que Yaakov ne se balançait pas sur son Shtender dès sa première année de vie, ni ne discutait des Svarot d’une Souguia avec Its’hak ou Avraham à cet âge-là. Mais c’est pourtant l’interprétation que donnerait un français des mots utilisés.
Citation:
Il n'est pas necessaire de publier le helek suivant:
Pas nécessaire mais pas interdit non plus, isn’t it ? donc je préfère que ce soit publié.
D’autres que vous pourraient y trouver intérêt, dans un sens comme dans l’autre.
Citation:
Rav, avec mon plus grand respect, et meh'ila par avance, je trouve votre réponse un peu (trop) critique.
Ah bon ?
Critique ? je ne vois pas trop en quoi, mais bon.
Citation:
C'est certainement une prise de position volontaire contre la mouvance hassidique qui a tendance à idéaliser "stupidement" tous les rabbins du quartier et à leur conférer des dons hors du commun (divins?) depuis leur naissance - voire encore plus tôt.
Mais bon on parle quand même des Avot et je trouve que les "humaniser" à outrance de cette façon pourrait conduire à un risque de zilzoul pour un lecteur non averti.
Je ne sais pas ce que vous appelez les «
humaniser à outrance » ? Dire qu’ils étaient humains et avaient besoin de manger et dormir, mais qu’ils étaient kedoshim elyonim et tsadikim extrêmes, c’est ça les « humaniser à outrance » ?
Quelle est l’outrance en cela ? Y aurait-il là démesure ou exagération ?
[Lorsque vous sous-entendez, plus haut, qu’ils devaient se rendre aux WC
(je vous cite : « Bon j'avoue que le besoin d'aller aux WC implique une micro interruption tout de même… »), vous les humanisez à outrance ? Vous les percevez comme des humains, voilà tout, et donc nécessité de se rendre aux WC.
C’est ce que je dis : Tsadikim Elyonim mais humains, qui doivent dormir et aller aux WC etc.]
Je trouve que le risque est nettement plus conséquent de l’autre côté, comme expliqué plus haut.
En représentant les Avot (ou d'autres Tsadikim) comme des Malakhim -à part le mensonge- on éloigne beaucoup plus les juifs (français contemporains) de la Avodat Hashem (qu'en leur disant la vérité).
Citation:
Evidemment qu'on parle d'humains, mais d'humains d'une qualité que nous ne pouvons imaginer.
Ben… c’est plus ou moins ce que j’ai écrit, non ? Qu’ils sont humains mais qu’il ne fallait pas imaginer ce que proposait la question d’origine
(e2626): qu’ils puissent fauter comme nous etc.
Citation:
Avec mes excuses renouvelées et kol touv, léhagdil torah ouléhadira
Pas de souci.
Mais je reste pleinement sur ma position.
J’ai entendu parler de beaucoup plus de personnes dont la Yirat Shamayim a été refroidie (ou massacrée) parce qu’on leur avait raconté que les Avot n’étaient pas des humains, que parce qu’on leur aurait raconté qu’ils étaient des humains tendant à la perfection et d’un niveau extraordinairement élevé.
Je n’accuse ni ne remets en question le discours des rabbanim des siècles passés, si ça marchait au XVIIIème siècle, c’est parfait.
Je dis juste qu’au XXIème siècle, dans le monde moderne dans lequel nous nous trouvons, ces mêmes discours qui -autrefois- encourageaient au zèle religieux et à la Yirat Shamayim, font fréquemment l’effet inverse.
Pas parce que j’en aurais décidé ainsi, je m’appuie sur des constats.
Plus haut j’ai renvoyé vers quelques liens dont celui-ci :
https://www.techouvot.com/viewtopic.php?p=45070#45070
j’y mentionne le cas du [rav] Ferster et sa famille.
Vous devez savoir que cette tragédie n’est -hélas- pas un cas isolé.
Et pourtant, il semble qu’on n’ait pas connu ces mêmes problèmes (pour ces mêmes raisons) au XVIIIème siècle.
CQFD & Ka Mashma Lan réunis.
PS: je ne me relis pas, sorry pour les fautes.