Citation:
Comment comprendre l'expression de la guemara "חלש דעתיה" ?
Qu'est ce qui fait que des Tanaim et Amoraim d'un tel niveau se "vexent" ?
Que doit-on comprendre ?
Pour
(tenter de) mieux vous répondre, permettez-moi de vous retourner la question:
Qu'est-ce qui devrait faire, selon vous, que le haut niveau de Tsidkout d'un Tana ou Amora, l'empêcherait de se vexer lorsqu'on le soupçonne de quelque chose qu'il n'a pas fait, ou autre situation où il est humain d'être vexé?
Il y a des cas de personnes qui sont vexées parce qu'on ne leur a pas fait assez de Kavod, là d'accord, je vous comprends, mais ce n'est pas de ça qu'on parle. Nous parlons de cas où il est "normal" et humain d'être vexé, par exemple lorsqu'on est soupçonné d'avoir fait quelque chose de grave. Cela signifie que l'autre -celui qui nous vexe- nous considère comme un moins que rien et c'est vexant, même pour un Tsadik qui ne prétend pas à un grand Kavod, juste être considéré comme un Bénoni.
[et parfois, certains cas nous paraissant une demande de Kavod n'en est pas forcément, je pense à
Sotah (40a),
Yevamot (96b) et
Taanit (23a)]
Je dirais que, comme souvent dans les Midot, il y a des extrêmes à éviter et une voie médiane, humaine, normale et désirable.
ça fait de la peine d'être soupçonné à tort et c'est normal, voire souhaitable, d'être vexé dans ce cas.
Je pense au contraire que celui qui ne se vexe pas dans ce genre de situation,
(à moins d'être un 'Hassid extrême du type de celui décrit par le 'Hovot Halevavot) c'est probablement par orgueil et une estime de soi exacerbée, au point de mépriser celui qui le vexe.
[Il est aussi une autre notion, parfois déclinée sous les mêmes vocables, mais ne faisant pas exactement référence à une vexation, il s'agit plutôt d'une Kpeida, comme dans
Baba Metsia (84a). Là c'est encore autre chose.]
Mais il y a peut-être un aspect qui m'a échappé dans votre question, en parlant d'un cas précis ça permettra de mieux analyser, et c'est en vous retournant la question que nous y verrons un peu plus clair.