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J’aimerais savoir comment comprendre le fait qu’il y ait des femmes qui passent plusieurs années a attendre leur guet parceque leur mari refusent.
Comment se fait-il qu’en France il n’y ai quasiment aucune solution a ce problème sachant que ce n’est pas un problème récent.
Il y a aussi d’autres problèmes, aussi anciens que le monde, auxquels nous n’avons pas de solution radicale, ni en France ni ailleurs.
Par exemple : le vol, l’assassinat, etc.
Lorsqu’on doit composer avec une personne mal intentionnée, on a forcément des problèmes.
La Torah impose que ce soit l’homme qui donne l’acte de divorce, à partir de là, les sales types peuvent parfois causer des soucis.
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Y avait il quand meme des femmes qui attendaient leur guet plusieurs années a une autre époque ou avait-on la possibilité d’appliquer certaines mesures ?
Hélas oui, et le problème de la Agouna se posait beaucoup plus souvent qu’on ne le croit/connait aujourd’hui.
A l’époque des ‘Hazal, le mari récalcitrant était rossé par le Beit Din, afin de « l’encourager » à être gentil avec Madame et de bien vouloir lui donner son Guet.
Les têtus se faisaient très très rares dans ces conditions, mais si le mari avait quitté le pays (voire simplement la ville), il n’y avait que très peu de moyens de le localiser pour envoyer Interpol lui mettre le grappin dessus.
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Est-il vrai qu’en Israël, avec les moyens qui sont mis en place, plus aucune femme ne doit attendre des années le guet ?
Non, je crois que c’est faux.
Le moyen le plus coercitif actuellement autorisé en Israël -à ma connaissance- c’est d’interdire la sortie du pays à un mari contre qui il y a une plainte du Beit Din pour refus de divorce.
Le type ne peut donc pas sortir d’Israël, mais est libre de voyager et vagabonder dans tout le pays tranquillement, travailler, vivre librement etc. (je ne sais pas s’il y a eu des avancées depuis, mes infos datent d’il y a une trentaine d’années).
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Les moyens qui sont appliqués en israel sont ce que la halakha prevoit dans ce cas ?
Pas vraiment.
La halakha autorise et préconise des pratiques plus musclées -et plus convaincantes.
L’Etat d’Israël les interdit, ne voulant pas déléguer aux rabbins un certain droit de violenter physiquement des individus, ça reste le monopole de la police et de l’armée.
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D’autre part, le fait qu’une femme se retrouve dans cette situation c’est lié a quoi ? Une faute en particulier ?
Non, pas nécessairement.
Il ne faut pas chercher la faute chez la femme si elle se trouve chez l’homme.
C’est lui le sale type
(quand c’est le cas), et c’est armé de SON libre arbitre qu’il décide de fauter en retenant le Guet.
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Que disent les rabanims qui s’occupent de ces problèmes et ne peuvent pas grand chose ? Peuvent on laisser courir le risque d’enfants mamzer des années ?
Bien sûr, il faut faire tout ce qui est possible, mais les lois civiles n’autorisent pas à passer à tabac un mari mal intentionné (ni en France ni en Erets).
Les propositions de Tnay (clause) dans le mariage ont déjà été repoussées par les sommités rabbiniques depuis un siècle, que nous reste-t-il ?
Je suis d’avis d’organiser une pression sociale communautaire implacable, mais il y a deux bémols :
le premier, c’est que les maris qui ne sont pas attachés à la vie communautaire ne se sentiront pas contraints par ce type de pression.
Le second, c’est que même pour les maris qui fréquentent la synagogue, réussir à trouver un consensus autour d’un rabbin qui déciderait de la condamnation/excommunication d’un mari récalcitrant, relève d’une prouesse assez rare.
Un autre rabbin estimera que cette décision est intéressée, ou arbitraire, ou partiale. Des dirigeants et présidents de communautés accuseront le (premier) rabbin et refuseront sa décision, etc.
Le jour où l’on arrivera à se mettre d’accord on gagnera certainement en compétence.
Mais bien entendu, lorsqu’un mari est reconnu coupable et persiste à refuser le Guet à sa femme, il FAUT faire ce que l’on peut faire, comme lui interdire l’accès à la synagogue, ou à défaut, au Amoud.
Ne pas le faire monter à la Torah, ne pas répondre à son Kaddish, ne pas commercer avec lui, etc., demander aux rabbanim de vérifier son cas
(car c'est à eux qu'il revient/incombe de statuer) et de le diffuser et le faire savoir dans toutes les communautés, bref, s’en écarter, l'ostraciser, et le priver de vie sociale juive.
C’est bien moins efficace qu’avant, car il peut se suffire de la vie sociale non-juive dans son travail etc. et il peut aussi déménager (ça c’était aussi possible avant) pour une autre ville, un autre pays, incognito.
Mais il incombe à chacun de faire ce qu’il peut pour compliquer la vie du mari qui refuse le Guet.
Le simple fait de dénigrer et critiquer cette attitude, contribuera, à la longue, à installer dans les esprits qu’on ne fait pas des choses pareilles.
Un enfant qui a grandi au son de cette musique, en ayant toujours entendu une condamnation formelle et unanime de cet agissement, aura beaucoup plus de mal, même des années après, à choisir de faire souffrir de cette manière son ex-femme qu’il hait pourtant au plus haut point.
Voilà comment combattre de manière prophylactique ce travers.