Citation:
Comment comprendre le principe de "vaasitem lo kaacher zamam, vélo kaasher assa" ?
Vous ne détaillez pas trop votre question mais je devine que ce qui vous embête c’est ce Din qui concerne les Edim Zomemin à qui on n’appliquera la peine de Kaasher Zamam QUE si le Gmar Din (a déjà eu lieu et) n’a pas encore été appliqué. Vous vous étonnez donc en demandant qu’au contraire, s’ils ont pu sévir, raison de plus de les punir.
Bien, il faut avant tout savoir que ce Din n’est unanime que pour la peine capitale.
Pour ce qui est des Mamonot ou Malkout, c’est discuté.
[Pour le
Rambam (Edout §XX, 2 -et voir Kessef Mishné ad loc concernant l’opinion à comprendre de l’énigmatique remarque du Raavad), et le
Méiri (Makot 3a) c’est uniquement dans Nefashot.
Le
Tosfot Baba Kama (4b) inclut aussi Malkout
(mais exclut Mamon) (voir encore
Shita Mekoubetset ad loc, ainsi que
Tosfot Yom Tov Makot 1, 9).
Et le
Ritva (Makot 2b) l’applique aussi aux Mamonot.]
Parlons donc de Nefashot qui est unanime.
Le
Méiri (Makot 3a) l’explique en disant que seul celui qui n’a que faillit entrainer la mort obtiendrait une Kapara par sa propre mise à mort, mais celui qui est encore plus coupable car il aurait réussi à entrainer la mort (via son faux témoignage) de l’innocent, ne saurait obtenir la Kpara par une simple Mitat Beit Din, et D.ieu se chargera de lui.
(Et bien entendu, il n’y a pas de peine capitale lorsqu’on tue indirectement, surtout en l’absence de Hatraa etc. Néanmoins, rien n’empêcherait le Beit Din de l’incarcérer dans la Kipa.)
Cette idée se retrouve aussi dans le
Kessef Mishné (Edout §XX, 2).
Le
Ramban (Vayikra XIX, 19) écrit que si cet homme (qui a été tué par le Beit Din) ne méritait pas (min hashamayim) de mourir, D.ieu n’aurait pas laissé faire les choses (et les Mezimim seraient arrivés à temps pour faire Hazama et invalider le Gmar Din).
Cette idée se retrouve aussi dans le
Kessef Mishné (Edout §XX, 2) après avoir proposé en première réponse une idée similaire à celle du
Méiri.
Il indique l’exemple classique de Noten Zaro Lamolekh, où le Onesh s’applique uniquement si Natan Mizaro -velo kol zaro.
On pourrait objecter sur l’idée du
Ramban, que la Gmara nous raconte pourtant que R. Yehouda ben Tabay a malheureusement condamné un Ed Zomem unique
(ce qui est contre la Halakha) et s’en est repenti et mortifié
(Makot 5b), nous voyons bien que D.ieu n’a pas empêché « min hashamayim » la mise à mort et que chacun est responsable de ses actes.
On répondra que c’est différent car là-bas, le Ed Zomem n’était pas condamnable en l’état (en étant contredit seul).
Un véritable Beit Din ne devait donc pas le condamner.
Tout ce dont parlerait le
Ramban c’est d’éviter Min Hashamayim au Beit Din de commettre une si grave erreur en suivant les règles de la Halakha.
Mais si le Beit Din décide de tuer un innocent, c’est autre chose, ce Beit Din ne mérite pas « l’intervention » divine.
Ça n’est pas extrêmement convaincant comme réponse pour le
Ramban, mais c’est ce que j’ai sous la main actuellement.