Citation:
Bien que je sois totalement conscient que la Torah nous dit que celui qui remet en question une parole de Loi Orale c'est comme s'il remettait tout en question, et donc par conséquent je sais que TOUTE la Torah Orale est véridique et parfaite, je me demande comment se fait-il que nos guemarots possèdent des petites étoiles par exemple ou le Bah ramène qu'il faut supprimer tel ou tel mot, que parfois des Richonims pensent que tel Rav s'est trompé en revenant d'Israël à Bavel, que le choulhan Arouh se serait "trompé" pour le lait et le poisson, qu'un Richon n'avait pas la bonne guirsa, que tel Rav s'il avait vu l'opinion de tel Rav alors il aurait tranché autrement (donc conséquences jusqu'à la fin des temps) etc, je pense qu'il doit y avoir pléthore de cas.
Mon problème est que la halaha découle de la guémara, donc il n'est pas possible de balayer d'un revers de main en disant que les Rabbanims n'étaient pas des anges et que c'était des humains.
Je suis d'accord, tout le monde reste un Homme et peut se tromper. Mais eux avaient le rouah akodech, étaient entièrement versés dans la Torah.
Vous attribuez indistinctement le Roua’h Hakodesh d’un niveau égal à tous les rabbins ?
Vous comparez ceux du Talmud avec les Rishonim et les A’haronim (comme le Rav Karo) ?
Cette notion que vous appelez Roua’h Hakodesh n’empêche pas de commettre des erreurs, preuve en est, Moshé Rabénou qui était quand même autrement doté de Roua’h hakodesh que les rabbins du Tamud ou la Rav Karo, et c’est pourtant trompé selon le jugement des ‘Hazal «
Ba Likhlal Kaas, Ba Likhlal Taout »
(Sifrei Bamidbar §31).
Plus encore, que feriez-vous des cas où le rabbin concerné a reconnu s’être trompé, comme par exemple le
Rambam qui écrit en réponse aux Sages de Lunel qu’il s’est effectivement trompé et qu’il faut corriger dans son Mishné Torah de telle manière.
Si vous estimez que son Roua’h Hakodesh lui interdit toute erreur, comment ce même Roua’h Hakodesh reconnait une erreur ? c’est donc que le Roua’h Hakodesh n’empêche pas l’erreur, CQFD.
Roua’h Hakodesh signifie inspiration du souffle divin, mais ça ne veut pas dire une « dictée par D.ieu ».
Même pour Moshé rabénou, ce qui lui a été dicté par D.ieu ne peut souffrir aucune erreur, mais ses décisions personnelles, quand bien même empreintes de Roua’h Hakodesh et même plus
(c’était quand même le prophète par excellence), peuvent techniquement être entachées d’erreurs.
Citation:
C'est impensable de se dire que peut-être nous n'accomplissons pas la volonté d'Hachem à 100% mais que à 99,9999999999999% car une fois en 3000 ans un Richon s'est trompé d'une lettre.
Je n'arrive donc pas à saisir le fait de dire qu'un Rav, aussi grand soit-il zihrono livraha, se soit un jour trompé sur une lettre.
Bien, en premier lieu il faut distinguer les prophètes et les ‘Hazal, des Rishonim et A’haronim.
Les prophètes et les ‘Hazal, même s’ils peuvent techniquement se tromper, ne vont pas nous écarter de la « Halakha » ni de la volonté d’Hashem.
D’aucune manière.
Ce que les ‘Hazal décident dans le Talmud fait office de Halakha
(il faut bien entendu savoir extraire la Halakha du Talmud, selon les règles) et il n’y a pas d’erreur A CE NIVEAU.
Si les ‘Hazal se sont trompés sur une donnée scientifique, ce n’est pas de nature à pouvoir pervertir la Halakha.
En matière de « Halakha », « savoir ce que D.ieu attend de nous », c’est simple : c’est ce que nous dit le Talmud
(pour qui sait le lire, en extraire la Halakha).
Par contre, au niveau des Rishonim et A’haronim, nous n’avons effectivement pas de garantie du même ordre.
Si un Rishon s’est trompé, c’est une erreur.
Mais généralement, si l’un s’est trompé, l’autre (ou beaucoup d’autres) indique(nt) la bonne Halakha.
Quant à se soucier d’une erreur collective, outre l’aspect fort improbable, si nous n’avons pas les moyens de déceler cette erreur, la volonté d’Hashem sera malgré tout respectée, car Il ne nous demande pas des comptes sur l’impossible.
La Halakha c’est ce qui ressort des opinions des ‘Hazal telles qu’interprétées par les Rishonim, nous n’avons pas à soupçonner une erreur.
Si cette dernière venait à être évidente, l’issue dépendra du contexte et l’affaire sera généralement prise en mains par les rabbins.
Il y a eu des cas sur lesquels ils ne se sont pas mis d’accord, un des plus fameux est celui de la génération spontanée de laquelle découle le Heiter de tuer un pou à Shabbat (sujet évoqué ici :
https://www.techouvot.com/quand_la_nature_change-vt15554.html?highlight= ).
Quant aux erreurs de version, d’une lettre oubliée (etc.) que vous mentionnez, dans les faits il est rarissime que cela puisse avoir un impact sur la Halakha et là aussi, lorsque c’est le cas, nous avons des opinions divergentes parmi les rabbins.
Le
‘Hazon Ish est connu pour être le plus formel opposant à tout remaniement du Psak halakha sur base d’une découverte de manuscrits plus établis/justes, d’où son désintérêt pour le Dikdoukei Sofrim (ou le Méiri).
Mais de nombreux Gdolim ne partageaient pas exactement son point de vue.