Citation:
Ce n’est pas nouveau, les « antivax » diffusent des informations comme quoi les vaccins seraient dangereux (par ex. pour femmes enceintes et nourrissons) et remettent en question le rapport bénéfice/risque de la vaccination établi par la communauté médicale officiellement reconnue. Parmi eux, parfois des médecins et chercheurs. Leurs arguments sont divers, souvent énoncés en série quand chacun d’entre eux demanderait des heures d’objection.
D’autre part, les médecins de ‘’tous les jours’’ ainsi que les instances officielles de santé recommandent/contraignent à la vaccination.
Faire le clair dans ce flux d’informations est difficile et exténuant pour une personne n’ayant pas de formation médicale, d’autant plus pour un non-scientifique.
Même si la réponse est pour moi claire, certains aimeraient être rassurés et entendre votre opinion.
Quelle est selon la torah, l’attitude à adopter dans ce cas ? Qui suivre ?
Que pensez-vous de l’attitude qui consiste à ne pas vacciner par crainte de nocivité, décision s’inscrivant dans une démarche de « chev ve-al taassé » ?
Ma question concerne les vaccins de routine administrés durant l'enfance.
Je ne suis pas médecin, il ne faut pas se contenter de suivre les yeux fermés ce que je pourrais vous répondre.
Il faut savoir rester attentif et persévérer dans ses recherches, ne pas avoir peur de changer d’avis si nécessaire etc.
Les spécialistes sont partagés, il n’y a pas d’unanimité.
Tous reconnaissent qu’il y a parfois des dommages graves
(plus que de simples « effets indésirables »), la question est de savoir comment considérer cette minorité de cas dans la balance bénéfice/risque.
C’est une question de bon sens et d’honnêteté intellectuelle, qu’il convient de poser à un médecin qui serait doté de ces deux qualités.
Mais en demandant ce genre de questions à un rabbin, vous risqueriez d’enfreindre « Lifnei Iver de Lifnei Iver », c-à-d mettre une embûche et favoriser la faute du rabbin, en cela qu’il aurait tendance lui-même à vous répondre en se basant sur ses faibles connaissances médicales, mais avec assurance comme s’il s’agissait d’un sujet halakhique, et -en cela- transgresser lui-même Lifnei Iver en vous donnant un conseil inadapté qui serait perçu par le questionneur
(Iver puisqu’il pose sa question à un rabbin) comme un conseil avisé.
(On peut transgresser cet interdit soit en donnant un mauvais conseil, soit en précipitant autrui dans un péché. Dans cette affaire, la première façon serait celle du rabbin et la seconde la vôtre.)
De toute manière, vous devinez bien qu’il n’y a pas une réponse qui tiendrait en un mot. Cela dépendra de chaque vaccin (et aussi de chaque individu).
Lorsque le danger est considérable sans se faire vacciner, il est beaucoup plus convaincant d’accepter le vaccin en sachant que le danger d’être vacciné est inférieur. Mais lorsque le danger contre lequel le vaccin doit garantir est très lointain, c’est autre chose.
En ce qui concerne les «
vaccins de routine administrés durant l'enfance », ils sont différents d’un pays à l’autre.
Une partie de mes enfants est née aux Etats-Unis, une autre en France, les vaccins obligatoires ne sont pas les mêmes, ce qui indique déjà que la communauté scientifique n’est pas unanime
(ou pas unanimement soumise aux mêmes idées/règles/pressions).
Je suppose que votre question concerne les vaccins qui sont seulement « recommandés » par les médecins ; pour ceux-ci, il faut savoir se renseigner, s’ingénier et creuser autant que possible et que raisonnable, pour chaque vaccin.
Parfois, pour certains vaccins, même si les médecins ont parfaitement raison de conseiller et d’encourager au vaccin, mais concernant votre enfant ils pourraient avoir tort, voilà pourquoi il faut tenter de se renseigner au mieux et auprès de PLUSIEURS médecins desquels vous êtes proche et qui vous connaissent.
Par exemple concernant les vaccins de type HPV (papillomavirus) qui est vraiment nécessaire d’après les médecins pour les jeunes filles dès 11-12 ans, c’est souvent car ils ne tiennent pas compte de la vie Frum
(idem pour ce qui touche aux IST).
Cette idée sera discutée et, même en expliquant votre cas particulier, des médecins vous diront que ça ne change rien et qu’il faut quand même etc. mais d’autres vous diront qu’en suivant un mode de vie parfaitement halakhique, il n’est pas indispensable de vacciner les jeunes filles.
Donc vous pourriez consulter 10 médecins qui vous diraient tous que c’est hautement recommandé, sans savoir qu’il pourrait y avoir cette différence, et le 11ème, étant Frum, vous dévoilerait ce point.
Un médecin c’est un peu comme un rabbin par rapport à ça; plus il vous connait, plus il sera à même de vous conseiller intelligemment.
Un autre point commun, c’est que lorsque le médecin semble avoir des raisonnements bizarres, il faut se méfier, car, que ce soient ses raisonnements qui seraient réellement bizarres, ou que ce soit dû à son incapacité à vous faire comprendre convenablement les choses, dans tous les cas, il reste entre vous une incompréhension qui pourrait entrainer des conseils inadaptés.
Il est donc important d’avoir un médecin « normal » en face de vous, s’il est bizarre, le fait qu’il soit surdiplômé ne vous met pas à l’abri d’un malentendu.
Quand je dis que c’est un point commun, cela signifie qu’il n’y a pas qu’avec le médecin qu’il faille faire attention à cela… mais je n’en dis pas plus.